Le Pape aux artisans: «Embellir le monde, c'est construire la paix»
Delphine Allaire – Cité du Vatican
Le Pape a reçu les près de 300 participants à l’assemblée générale annuelle de la Confédération nationale de l'artisanat et des petites et moyennes entreprises d’Italie (CNA). Fondée après-guerre en 1946, l'association professionnelle dispose d'une présence étendue sur la Botte où le tissu artisanal et industriel est encore riche. Elle regroupe 620 000 entrepreneurs faisant travailler 1,2 million de personnes.
L’évêque de Rome leur a rappelé combien l’artisanat, «exprimant si bien la valeur du travail humain», lui est très cher. «Lorsque nous créons avec nos mains, nous activons en même temps notre tête et nos pieds: la fabrication est toujours le résultat d'une réflexion et d'un mouvement vers les autres», leur a-t-il déclaré, louant une faculté à «discerner dans la matière inerte une forme particulière».
Complicité et confiance en Dieu
Selon François, les artisans sont de facto «des collaborateurs de l'œuvre créatrice de Dieu» et leur talent redonne sens à l'activité humaine. L'artisanat est un éloge à la créativité, résume-t-il, proposant d’aborder la parabole des talents comme «un hymne à la confiance en Dieu». En effet, le troisième serviteur, par peur et paresse, cache son talent sous terre et renonce à l’ingéniosité, car «il n'a pas cultivé une relation de confiance avec son maître, avec la vie et avec les autres», a affirmé François, plaidant pour «la complicité avec Dieu». Seule cette confiance peut faire abandonner la peur, «qui paralyse et détruit la créativité». «L’Évangile nous appelle toujours à avoir un regard de foi, à ne pas penser que ce que nous obtenons est le fruit de nos seules capacités ou de nos seuls mérites», a poursuivi le Successeur de Pierre, rappelant le dessein de la Providence, et combien nous-mêmes sommes «des chefs-d'œuvre des mains de Dieu».
Mettre ses talents au service de la vie, non de la mort
Enfin, à une époque minée par d’interminables cycles de guerre et de violences, le Souverain pontife a remercié les artisans pour leur travail à embellir le monde. «Embellir le monde, c'est construire la paix», assure-t-il, a contrario des juteux investissements dans l’armement. «Cela n'embellit pas le monde, c'est laid. Si vous voulez gagner plus, vous devez investir pour tuer. Pensons-y. N'oubliez pas -je le répète- qu'embellir le monde, c'est construire la paix», a-t-il lancé. Et le Pape de conclure fortement, exhortant chacun à mettre ses abondants talents au service de la vie, «et non enfouis dans la stérilité de la mort et de la destruction, comme le font les guerres fomentées par l'ennemi de Dieu».
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