Le Pape rappelle l'urgence d'éradiquer les mines antipersonnel
Olivier Bonnel - Cité du Vatican
Dans son message lu à la conférence de Siem Reap au Cambodge, le Pape salue la Convention d'Ottawa signée en 1997 et son esprit. Une convention, écrit-il «fermement ancrée dans la centralité de la personne humaine et dans le sens d'une responsabilité partagée» et qui «représente un exemple concret de la manière dont le multilatéralisme peut être couronné de succès et adapté à l'objectif visé».
«Malheureusement, déplore François dans ce message, 25 ans après l'entrée en vigueur de ce document important, les mines terrestres antipersonnel et les engins explosifs activés par les victimes continuent d'être utilisés. Les conflits sont un échec de l'humanité à vivre comme une seule famille humaine» rappelle-t-il.
Une entrave à la paix et à la réconciliation
Ces mines antipersonnel «continuent de causer de terribles souffrances aux civils, en particulier aux enfants, créant un sentiment de peur supplémentaire qui perturbe les moyens de subsistance et entrave la réconciliation, la paix et le développement intégral», poursuit le message.
Le Pape, qui rappelle que «toute vie est sacrée» et qu’à travers ces armes, c’est «l’humanité qui est perdante», invite ainsi avec insistance tous les États qui ne l'ont pas encore fait à adhérer à la convention, et à «cesser immédiatement de produire et d'utiliser des mines terrestres». Malheureusement, déplore le Saint-Père, «tout retard ou recul augmentera inévitablement le coût humain».
Le travail des organisations religieuses
Dans son message, François partage aussi sa reconnaissance à tous les acteurs qui sont mobilisés dans le déminage, qu’il s’agisse d’organisations gouvernementales ou bien d’ONG. Parmi elles, figure notamment un nombre important d’organisations religieuses, rappelle-t-il. «Sans leurs réseaux de solidarité, les gens seraient abandonnés à eux-mêmes dans de nombreux endroits». Face à ce drame des mines antipersonnel, l'Église catholique reste «résolument engagée dans l'assistance aux victimes et dans la contribution à la paix mondiale», rappelle enfin le Souverain pontife qui souhaite que cette conférence au Cambodge «devienne un pas important vers un monde sans mines terrestres et garantisse une assistance véritablement intégrale et réparatrice aux victimes».
Cette conférence organisée au Cambodge, l'un des pays qui fut l'un des plus minés de la planète, a pour objectif d'évaluer les progrès concernant la Convention sur l'interdiction de ces engins. Dans un message, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a salué le travail de déminage et de destruction des mines dans le monde entier, mais s'est inquiété aussi d'une menace «qui persiste». La Convention d'Ottawa est signée par 124 pays dans le monde, mais deux des principaux fournisseurs d'armes, les États-Unis et la Russie n'en sont pas parties prenantes.
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