Pour le Pape, il faut davantage d’évangélisation sur les nouveaux médias
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican
Plus de 300 fidèles engagés dans l’évangélisation ont été reçus le jeudi 28 novembre par le Pape François dans la salle Clémentine du Palais apostolique. Ils font partie du réseau ESNE, «El Sembrador – Nueva Evangelización» («Le Semeur – Nouvelle Évangélisation») qui évangélise notamment à travers sa chaîne de télévision, et propose des formations sur le catéchisme, la prière et l'importance des sacrements.
L’abandon à la Providence
Le Pape François a d’abord salué le fondateur de l’organisation, Noel Díaz. Il s’est souvenu de leur précédente rencontre dans l'avion qui les emmenait de Rome à Cuba, puis au Mexique, en février 2016, «frappé par son regard de foi et son dévouement à la Providence». Le Saint-Père a également rappelé qu’après avoir fait le tour de tous les journalistes dans l’avion, Noel Díaz s’est jeté sur ses propres chaussures et les a nettoyés: «Noel avait promis à sa mère qu'il nettoierait les chaussures du Pape».
En effet, né au Mexique, le jeune Noel Díaz est élevée par sa mère seule, vendeuse de fleurs à Tijuana. Pour survivre, Noel Díaz a dû ciré lui-même des chaussures dans cette ville mexicaine. Ce geste devant le Pape était un hommage à tous les enfants obligés de travailler pour survivre, a-t-il expliqué ensuite.
La confiance dans la Providence a guidé la vie de ce jeune garçon, arrivé ensuite comme immigré clandestin à Los Angeles, a estimé le Pape François. «C'est ainsi qu'a commencé ce rêve ESNE, qui est possible et se poursuit grâce à l'engagement de cette communauté de communicants, de vous qui êtes ici et de tant d'autres collaborateurs. Merci de continuer à rêver!», a encouragé le Saint-Père.
Une communauté de missionnaires
L’orgine de «El Sembrador» remonte à 1984, à Los Angeles aux États-Unis quand Noel Díaz décide de consacrer sa vie à Dieu, et organise quelques jours plus tard un groupe de réflexion sur la Bible. Puis, l’organisation s’est développée sur les différents médias, d’abord à la radio puis à la télévision avec ESNE TV en 2002. De même, ESNE a commencé à orchestrer des grandes rencontres d’évangélisation, auprès des jeunes, des mariés, des enfants et des plus démunis. Tout cela dans le contexte de la nouvelle évangélisation, chère au Pape Jean-Paul II.
Encore aujourd’hui, ESNE ne manque pas d’idée pour annoncer la Bonne Nouvelle et vient de lancer le projet «Yo soy el 73» («Je suis le 73e», en référence à l’envoi de 72 disciples missionnaires par le Christ dans l’Évangile de Luc (10,1-24). Un projet qui est «une consécration spéciale à Jésus pour construire une communauté de missionnaires capables de communiquer la joie de l'Évangile et la miséricorde de Dieu». Le Saint-Père s’est réjoui de cette initiative car «aujourd'hui, nous avons un grand besoin de disciples qui poursuivent la mission confiée par Jésus-Christ, en évangélisant également à travers les nouveaux moyens de communication».
Générosité et créativité
Le Pape François a enfin remercié ESNE pour ses œuvres en espagnol aux États-Unis et dans le monde hispanophone: «merci d'avoir aidé tant de frères et sœurs à prier, à suivre la messe depuis chez eux s'ils ne peuvent pas voyager, à recevoir une formation chrétienne et des nouvelles de l’Église». Cette annonce de la Bonne Nouvelle en espagnol est «un point de référence et un réconfort» pour les «nombreux immigrants de divers pays d'Amérique latine».
Félicitant l’organisation pour ses bons rapports avec les médias du Vatican, François a demandé aux représentants d’ESNE d’«avancer, sans cesser de regarder vers le Ciel et vers vos frères les plus nécessiteux». «Faites-le avec générosité et créativité, toujours ancrés au rocher de Pierre, toujours dociles aux indications de l'Église», a-t-il conclu.
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