Le Pape et la délégation de la maison d'édition italienne de Brescia, La Scuola, ce jeudi 24 novembre 2024. Le Pape et la délégation de la maison d'édition italienne de Brescia, La Scuola, ce jeudi 24 novembre 2024.  (VATICAN MEDIA Divisione Foto)

Le Pape souligne l’urgence du pacte éducatif entre famille et école

Rencontrant, dans la matinée de ce jeudi 21 novembre, une délégation de la maison d'édition italienne «La Scuola», François a souligné l'importance de promouvoir des textes d'inspiration catholique qui transmettent «la confiance et l'audace». Il a, par la suite, rappelé les «trois langues» nécessaires pour la formation des étudiants: le cœur, la tête et les mains

Edoardo Giribaldi - Cité du Vatican

«L’avenir appartient aux nouvelles générations, et elles sauront le construire si les enseignants que vous formez sont capables de leur transmettre confiance et audace; si les textes que vous préparez parviennent à développer une soif de connaissance et de sagesse». Le Pape l'a affirmé dans le discours qu'il a adressé à la délégation de la maison d'édition «La Scuola», qu’il a reçue en audience dans la matinée de ce jeudi 21 novembre, dans la salle des Papes. Le Saint-Père a, une nouvelle fois, lancé un appel à «un pacte éducatif» qui rassemble les familles, les écoles et la société. Il a invité à créer des espaces d'apprentissage en union avec les familles ; là où «l'esprit et le cœur» s'ouvrent au monde.

Des membres de la maison d'édition saluant François.
Des membres de la maison d'édition saluant François.

Honneur, encouragement et reconnaissance

François a évoqué les paroles de saint Paul VI comme base de son discours. Le père du défunt Pape Montini avait lui-même contribué à la fondation de cette réalité active dans la production éditoriale destinée aux enseignants et aux étudiants. «Nous rendons honneur à votre science pédagogique consommée ; nous encourageons votre activité dans le service scolaire; nous reconnaissons votre sensibilité moderne aux problèmes scolaires», a affirmé le Saint-Père. Le Pape considère les acquisitions «audacieuses» de deux maisons d'édition d'inspiration catholique, SEI et Il Capitello, comme la réalisation actuelle des vœux du Pontife originaire de la province de Brescia, lieu où est née La Scuola en 1904.

Concurrence et transformation culturelle

La concurrence dans le secteur de l'édition et la «transformation culturelle en cours, marquée par la dislocation de la recherche religieuse et l'indifférence généralisée» sont des défis auxquels la maison d'édition est confrontée, sans crainte. Un héritage courageux qui trouve ses racines dans le soutien que les fondateurs de La Scuola ont apporté à la revue «Scuola Italiana Moderna». Une «présence pédagogique d'inspiration catholique» dans les instituts italiens, capable d'unir les esprits des prêtres et des laïcs passionnés par l'éducation des nouvelles générations, a fait remarquer François.

Former les jeunes aux valeurs de l'Évangile

Le Souverain pontife a réitéré que «la passion pour l'éducation et la formation des formateurs» sont les pierres angulaires sur lesquelles reposent les activités de la maison d'édition de Brescia. Allant de publications privées aux ouvrages sur la pédagogie et la formation des enseignants, en passant par les collaborations avec l'Université catholique du Sacré-Cœur, tout converge vers la prise de conscience du fait que «former les enfants et les jeunes aux valeurs de l'Évangile signifie offrir une contribution essentielle à une société faite de personnes responsables, capables de tisser des liens de fraternité avec tous» a fait remarquer le Pape.

Accueillir les richesses

À travers les livres qu'ils publient et les milieux qu'ils fréquentent, ils témoignent du «bien que l'Esprit Saint répand partout, sans craindre de perdre son identité» a affirmé François citant son encyclique Fratelli tutti. Se référent cette fois au document conciliaire Lumen gentium, François a rappelé que l'Église est appelée à accueillir toutes les richesses, ressources et formes de vie des peuples dans ce qu'ils ont de bon.

Le langage du cœur et des mains

Pour le Souverain pontife, l’apprentissage est une attitude de «dialogue» qui, appliquée à l'école, en fait «un lieu où l'on apprend à ouvrir son esprit et son cœur sur le monde». Revenant à une de ses catéchèses, François a réitéré que l'apprentissage ne consiste pas à «se remplir la tête d'idées, mais à accompagner et encourager les étudiants sur le chemin de la croissance humaine et spirituelle, en leur montrant combien l'amitié avec Jésus Ressuscité élargit le cœur et rend la vie plus humaine.» Il a expliqué cela à travers l’harmonie entre trois langages:«langage du cœur - se sentir bien -, langage de la tête - bien penser -, langage des mains - bien faire». Il les a encouragés à faire ce que l’on ressent et pense en utilisant ces trois langages: «ressentez ce que vous pensez, ce que vous faites ; pensez à ce que vous ressentez et faites.» C’était l'occasion, pour le Saint-Père, de relancer «la nécessité d'un pacte éducatif capable de fédérer les familles, les écoles et la société toute entière». 

Lors de son audience avec La Scuola.
Lors de son audience avec La Scuola.

Le savoir des étudiants, entre passé et présent

La publication de textes destinés aux écoles a plusieurs conséquences, a encore dit le Pape, notamment celles d’aider «les élèves à réfléchir», élargir leur esprit et leur cœur «aux diverses formes de connaissance», mais aussi «élargir l'esprit à l'histoire qui nous a engendrés» et «comprendre la valeur sociale de la religion». Le Pape y a établi un triple parallèle, reliant les activités des membres fondateurs de La Scuola et des dirigeants actuels avec «le début de notre latinité», c'est-à-dire l'évasion d'Énée de Troie «vaincue». Qu'a-t-il fait ? s’est demandé François ; s’est-il limité à se plaindre? Non, rétorque le Saint-Père, il a pris l'enfant, et l’enfant a saisi la main du père pour continuer le chemin ensemble. C'est un peu l'attitude du «sublato montem, sublato patre montem petivi». Et avancer reste une opportunité dans les mauvais moments comme dans les bons, a-t-il lancé.

L'humanité apprise à l'école

En temps de crise, c'est la voix des prophètes qui «indiquait de nouveaux horizons d'espérance». François a émis le vœu que cet enseignement tiré de la Bible s'applique aux éditions de Brescia, conscient que «l'humanité fraternelle s'apprend à l'école, grâce à des textes efficaces, des professeurs compétents et passionnés, des outils techniques adaptés à la condition des élèves». «Avec l'aide de Dieu, puissiez-vous être à la hauteur de votre histoire», a conclu le Saint-Père.

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21 novembre 2024, 14:27