Audience générale: réveiller la mémoire reconnaissante envers les ancêtres

Myriam Sandouno – Cité du Vatican

Lors de la dernière audience générale avant la fête de la Nativité, le Pape François a axé sa catéchèse sur les «Évangiles de l'enfance» qui racontent la conception virginale de Jésus et sa naissance dans le sein de Marie. Si saint Luc dans les Saintes écritures décrit les événements «à travers les yeux de Marie», saint Matthieu le fait «à travers ceux de Joseph», en insistant sur cette «paternité sans précédent».

Une identité unique

Partant de l’Évangile de saint Matthieu, le Saint-Père a tout d’abord expliqué, depuis la salle Paul VI du Vatican, que «la généalogie du Seigneur est constituée d’une histoire vraie, où l’on trouve des noms pour le moins problématiques, et où l’on souligne le péché du roi David». Mais, «tout se termine et s’épanouit en Marie et dans le Christ (cf. Mt 1, 16).» C’est ainsi qu’émerge «la vérité de la vie humaine qui passe d'une génération à l'autre en délivrant trois choses», a-t-il souligné: «un nom qui englobe une identité et une mission uniques; l'appartenance à une famille et à un peuple; et enfin l'adhésion de foi au Dieu d'Israël».

La généalogie

Contrairement aux «généalogies de l'Ancien Testament», où «seuls les noms masculins apparaissent, car en Israël c'est le père qui impose le nom à son fils , dans la liste de Matthieu», a déclaré le Saint-Père, «parmi les ancêtres de Jésus, les femmes apparaissent aussi». 

Il s’agit de Tamar, la belle-fille de Juda, restée veuve, et qui s’est faite passer pour une prostituée pour assurer une descendance à son mari (cf. Gn 38); Racab, la prostituée de Jéricho ayant permis aux explorateurs juifs d'entrer dans la terre promise et de la conquérir (cf. Jos 2); Ruth, la Moabite restée fidèle à sa belle-mère en prenant soin d'elle, et qui deviendra l'arrière-grand-mère du roi David; Bethsabée, avec qui David commit l'adultère et qui, après avoir fait tuer son mari, engendra Salomon (cf. 2 Sam 11); et enfin Marie de Nazareth, épouse de Joseph, de la maison de David. D'elle naît le Messie, Jésus, qui «nous est présenté nouveau-né, enfant et adolescent, soumis à ses parents et, en même temps, conscient d'être entièrement dévoué au Père et à son Royaume».

«Jésus, fils de David, greffé par Joseph et destiné à être le Messie»

Selon François, Marie marque un nouveau commencement car dans son histoire «ce n'est plus la créature humaine qui est protagoniste de la génération, mais Dieu lui-même». «C'est ce qui ressort clairement du verbe "naquit"», a-t-il fait remarquer. «Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle Christ (Mt 1,16). Jésus est fils de David, greffé par Joseph dans cette dynastie et destiné à être le Messie d'Israël», mais «il est aussi fils d'Abraham et de femmes étrangères, destiné donc à être la "Lumière des nations"» (cf. Lc 2,32) et le "Sauveur du monde"» (Jn 4,42).

Au terme de sa catéchèse, le Pape François a relevé l’importance de «réveiller en nous la mémoire reconnaissante envers nos ancêtres». Et surtout, a-t-il ajouté, de «rendre grâce à Dieu» qui, par «la Mère de l'Église, nous a engendrés à la vie éternelle, la vie de Jésus, notre espérance».