Pour le le Pape, «la vie religieuse est un don total de soi à Dieu à travers les autres»
Stanislas Kambashi, SJ – Cité du Vatican
L'ordre des Hospitaliers du Saint-Esprit et la confrérie du Saint-Esprit ont été fondés à Rome par le bienheureux français Guy de Montpelier au XIIè siècle. Ses membres gèrent notamment le grand hôpital "Santo Spirito in Sassia", situé à proximité du Vatican, et fondé aussi par celui qui est appelé en italien Guido di Montpelier. En recevant les sœurs Chanoinesses du Saint-Esprit de Sassia et d’autres communautés qui suivent son charisme, le Pape François a rappelé la règle de ce bienheureux, qui commence avec l’évocation de la Sainte Trinité, avant de proposer à tous les frères et sœurs, présents et futurs de l'Ordre, un projet de vie passionnant: «se consacrer principalement au soin et au service des pauvres».
Le bienheureux Guido de Montpelier et le projet du pape Innocent III
Pour François, ce projet s'inscrit dans la ligne de la réforme que son prédécesseur Innocent III a promue dans la vie religieuse, et qui s'est ensuite cristallisée dans les nouveaux Ordres mendiants. Cet intérêt du Pontife, a fait remarquer le Saint-Père, l'Esprit Saint a su le guider en écoutant plusieurs saints, comme le bienheureux Guido, et saint Jean de Matha, fondateur de l’ordre de la Très Sainte Trinité. «Il est intéressant de voir comment le projet de Dieu s'infiltre dans la cuisine du cœur - que les sœurs connaissent bien - et les notes de saveur et de couleur imprègnent peu à peu les règles de vie, puis répandent leur parfum dans toute l'Église». Parmi ces notes, le Saint-Père en a souligné trois: «la communion, le sine proprio et le service».
Vivre la pauvreté comme communion, à l’exemple de l'Église primitive
Partant de la règle de l'ordre des Hospitaliers du Saint-Esprit qui définit le vœu de pauvreté comme «vivre sans rien posséder», François a estimé qu’une telle définition ouvre à l’accueil et au service. Cette expression, a-t-il souligné, ne signifie pas simplement une vie strictement sobre et détachée, mais «la compréhension que nous sommes des invités dans la Maison de la Trinité qui nous accueille, la partageant avec les pauvres que nous sommes appelés à servir». Partant de l’histoire de la vie religieuse, le Pape a rappelé qu’en professant explicitement les trois conseils évangéliques, les premiers religieux parlaient de la «pauvreté comme d'une communion», suivant l'exemple de l'Église primitive dans laquelle tous les croyants étaient ensemble et mettaient tout en commun, comme il est écrit dans le livre des Actes des Apôtres.
La fraternité, c’est faire don total de soi, sans rien laisser de côté
Dans cet esprit, a poursuivi l'évêque de Rome, la vie fraternelle va bien au-delà du simple partage d'espaces, de tâches et de services. «Il s'agit de faire un don total de nous-mêmes à Dieu dans notre frère, sans réserve. Sans rien laisser de nous dans l'arrière-boutique des sécurités mondaines, caché dans la cellule, dans la poche ou, pire encore, dans le cœur». C'est, en effet, seulement à partir d’une telle liberté que l’on peut commencer un projet dans lequel on peut avancer ensemble. Car «nous sommes un signe eschatologique de ce projet, le chemin vers les demeures éternelles auxquelles Dieu nous appelle», a déclaré le Saint-Père. C’est un cheminement vers Dieu, mû par l'Esprit Saint, dans lequel «nous devenons disciples du Christ Rédempteur qui est venu pour servir». En laissant l’Esprit être maître de nos vies, «nous serons capables de nous faire petits et serviteurs de tous, d’accueillir les pauvres et de leur donner le réconfort de notre charité», a exhorté François.
Le Successeur de Pierre a conclu son discours en invoquant l’intercession de la Vierge Marie, fille bien-aimée du Père, mère de Dieu le Fils et épouse de l'Esprit Saint, afin qu’elle soutienne les membres de l’ordre et des communautés liées au charisme du bienheureux Guy de Montpellier sur ce chemin. Pour que leurs cœurs et leurs communautés soient des temples vivants de la Sainte Trinité.
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