L’Europe aussi a besoin de témoins d’espérance estime le Pape François
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican
«Notre tâche est de semer et d'arroser avec amour et persévérance, sans nous décourager.» C’est en reprenant une phrase de saint Paul que le Saint-Père donne une orientation aux 2000 pèlerins tchèques venus à Rome pour trois jours pour l'année jubilaire.
Depuis la résidence Sainte-Marthe, le Pape François assure s’associer spirituellement aux pèlerins et les remercie pour leurs prières. Depuis dimanche 23 mars, il a quitté l’hôpital Gemelli mais doit effectuer sa convalescence et se reposer.
«Offrir le peu que nous sommes»
Ce samedi 29 mars, le Pape publie un message se réjouissant de la venue à Rome de ces pèlerins tchèques. «Votre voyage est un signe concret de votre désir de renouveler votre foi, de confirmer votre lien avec le Successeur de Pierre et de professer avec joie votre adhésion au Seigneur qui marche toujours avec nous, nous soutient dans nos épreuves et nous appelle à être des témoins de sa paix et de son amour. Il est fidèle à ses promesses, c'est pourquoi l'espérance ne déçoit jamais!», assure-t-il, citant la bulle d’indiction du Jubilé de 2025.
Ne pas se décourager et semer, voici l’encouragement du Pape, à l’image de saint Paul qui écrit dans sa première lettre aux Corinthiens: «J'ai planté, Apollon a arrosé, mais c'est Dieu qui a fait croître». Car ajoute François, «Dieu nous demande d'offrir le peu que nous sommes et que nous avons».
Faire confiance à Dieu
Le Souverain pontife propose d’abord aux pèlerins tchèques de suivre en cela l’exemple de «la riche tradition chrétienne», et notamment les saints Adalbert, Cyrille et Méthode. Adalbert de Prague (956-997) était un missionnaire et évêque qui a évangélisé les peuples païens de Prusse avant d’être martyrisé. Cyrille et Méthode, deux frères byzantins du IXe siècle, sont connus comme les «apôtres des Slaves»: ils ont créé l'alphabet glagolitique et traduit les textes liturgiques en vieux-slave, facilitant ainsi la christianisation des peuples slaves.
Ensuite, comme les pains et les poissons multipliés par le Christ, François assure que Dieu peut multiplier et faire fructifier la foi de chacun. «C'est pourquoi nous ne devons jamais perdre la foi. Dieu agit même si nous n'en voyons pas immédiatement les effets», insiste-t-il, citant l’exemple de la vie de saint Jean de Népomucène. Ce prêtre du XIVe siècle est resté fidèle à Dieu jusqu'à la mort, refusant de trahir le secret de la confession malgré la torture. Ainsi poursuit François «ceux qui se confient à Dieu ne sont jamais abandonnés, même dans les temps d'épreuve, comme ceux de la persécution».
La République tchèque est souvent considérée comme l'un des pays les plus athées d'Europe, avec une majorité de la population se déclarant sans religion. Aux pèlerins venus à Rome et plus largement, au million de catholiques tchèques, François demande de se soutenir les uns les autres afin d’être «des témoins de la paix et de l'espérance dans un monde qui en a tant besoin, y compris en Europe». «Notre foi n'est pas seulement pour nous, mais c'est un don à partager avec joie» conclut-il.
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