Méditation du 33ème dimanche Ordinaire, B: discerner les signes du Royaume en germe au milieu de nous
Lectures: Dn 12, 1-3 Ps 15 (16), 5.8, 9-10, 11 He 10, 11-14.18 He 10, 11-14.18
Chers Frères et Sœurs,
Nous nous approchons petit à petit de la fin de l’année liturgique. Ce dimanche marque, en effet, l’avant-dernier dimanche, en attendant de célébrer la solennité du Christ-Roi de l’univers. Et l’Evangile de ce dimanche nous met en joie, car il nous annonce le rassemblement des élus de Dieu. Oui, «on verra le Fils de l’homme venir dans les nuées avec grande puissance et avec gloire. Il enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde» (Mc 13, 26-27).
Comment allier la certitude de ce rassemblement glorieux des élus sous le règne du Christ et les tumultes qui marquent notre vie de chaque jour?
L’évangile n’élude pas cette réalité. La description qu’il y est fait de fins des temps semble correspondre à notre expérience quotidienne. En effet, plus que jamais, notre monde connait des calamités de toute sorte, dues à notre manque d’attention écologique envers notre «Maison commune»; plus que jamais nous sommes témoins des conflits entre nations. Bien plus, ne voyons-nous pas «l’Abomination de la désolation installée là où elle ne doit pas être» (Mc 13, 14)? Oui, notre temps est «un temps de détresse comme il n’y en a jamais eu depuis que les nations existent» (Dn 12, 1), comme le dit le prophète Daniel, dans la première lecture de ce jour.
Justement, le même prophète Daniel nous annonce que c’est en pleine détresse d’un tel temps que se manifestera la délivrance du peuple de Dieu. Et Jésus, dans l’évangile de ce jour, le répète: c’est alors même que «les puissances célestes seront ébranlées» que l’«on verra le Fils de l’homme venir (…) avec grande puissance et avec gloire (…) rassembler ses élus» (Mc 13, 25-27).
C’est donc à l’intérieur même de la détresse de notre monde que le Christ veut nous apparaitre comme celui qui rassemble ses élus; c’est-à-dire, ceux qui se laissent guider par l’esprit qu’il nous a soufflé sur sa croix, alors même qu’il versait son sang, en sacrifice pour notre libération.
Voilà pourquoi, dans l’évangile, le Christ nous invite à nous laisser instruire par la comparaison du figuier qui, bien avant l’été, annonce des beaux jours par le bourgeonnement de ses feuilles. Il s’agit de savoir discerner les signes du Royaume en germe au milieu de nous. Ou, mieux, il s’agit, pour chacun, de devenir ce signe du Royaume en germination dans notre monde en perdition. Ainsi, par nous, les élus de Dieu, notre monde en tribulation connaitra la joie de voir venir le jour de Fils de l’homme.
C’est cela notre vocation chrétienne, celle de ramener toute chose en Dieu, et d’être le sel de notre monde insipide; d’être la lumière de notre monde qui s’habitue et se complait de vivre dans l’obscurité du péché. Que le Christ nous donne donc d’être des témoins de la réalisation de l’espérance qui ne trompe pas!
AMEN!