Marie Mère de l'Eglise, lundi de Pentecôte
"Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui." (Jn 19, 25-27)
Marie "se tient" sous la croix
Marie "se tient" sous la croix. "Elle s'est tenue" : c'est une indication de la présence, la persistance, la force d'être là. Contrairement aux Disciples, Marie n'a jamais quitté son Fils Jésus sur le chemin de la Croix : là, Jésus confie à sa Mère le "disciple bien-aimé" (et vice versa). Marie affronte ce moment avec une grande dignité, elle ne fuit pas devant les événements de la vie, mais elle se "tient debout".
Le nouveau "me voici" de Marie
Marie est invitée par son Fils à dire un nouveau "Me voici", un nouveau "oui", plus convaincu et plus mûr. "Se tenir sous la croix", mûrit son expérience de foi et de maternité, la rendant capable d'aller plus loin. Au fonds, dès le début, le cœur de Marie était rempli de questions : "Elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation." (Lc 1, 29). Également devant Siméon, des questions surgirent en elle : "cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction – et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre." (Lc 2,34-35) : Marie et Joseph "s’étonnaient de ce qui était dit de lui" (Lc 2,33). Le "Me voici" de Marie n'est pas une fois pour toutes, mais il grandit, mûrit à travers les événements de la vie, y compris ceux de la "Croix", où Marie "se tient". Ici, dans cette fidélité accomplie, Marie reçoit une nouvelle mission, une sorte de "supplément" de maternité, au point de devenir "Mère de l'Église". Mère, parce qu'elle nous régénère dans la grâce, afin que nous apprenions à grandir dans la stature du Christ (cf. Ep 4, 7-13).
Vie chrétienne ancrée dans le mystère de la Croix
La fête “nous aidera à nous rappeler que la vie chrétienne, pour croître, doit être ancrée au mystère de la Croix, à l’oblation du Christ, à la Vierge souffrante, Mère du Rédempteur et des rachetés", explique le décret. De même que Marie a su se "tenir" sous la Croix, sans éviter ni fuir la difficulté de comprendre et de souffrir, de même Marie, Mère, saura se "tenir" aux côtés de chacun de ceux dont son Fils a fait ses enfants. Cela nous incite à savoir l'invoquer comme "Mère de l’Église" :
Ô Mère, aide notre foi !
Ouvre notre écoute à la Parole, pour que nous reconnaissions la voix de Dieu et son appel.
Éveille en nous le désir de suivre ses pas, en sortant de notre terre et en accueillant sa promesse.
Aide-nous à nous laisser toucher par son amour, pour que nous puissions le toucher par la foi.
Aide-nous à nous confier pleinement à Lui, à croire en son amour, surtout dans les moments de tribulations et de croix, quand notre foi est appelée à mûrir.
Sème dans notre foi la joie du Ressuscité.
Rappelle-nous que celui qui croit n’est jamais seul.
Enseigne-nous à regarder avec les yeux de Jésus, pour qu’il soit lumière sur notre chemin. Et que cette lumière de la foi grandisse toujours en nous jusqu’à ce qu’arrive ce jour sans couchant, qui est le Christ lui-même, ton Fils, notre Seigneur !
(Pape François, Lumen Fidei)