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Le 21 avril 2018, le Pape recevait les membres de la Commission pour la Protection des mineurs Le 21 avril 2018, le Pape recevait les membres de la Commission pour la Protection des mineurs 

Les projets de la Commission pour la Protection des mineurs

Au Vatican, la Commission pontificale pour la Protection des mineurs a tenu ces trois derniers jours sa dixième assemblée plénière. Présidée par le cardinal américain Sean O’Malley, cette nouvelle réunion a été l’occasion de faire le point sur la lutte contre les abus sexuels dans l’Église quelques semaines après la rencontre du mois de février, et de faire des propositions concrètes.

Olivier Bonnel – Cité du Vatican

La Commission pontificale pour la Protection des mineurs a entamé cette assemblée plénière en écoutant d’abord une victime, une mère venant d’Afrique subsaharienne qui fut abusée sexuellement par un religieux lorsqu’elle était enfant. La commission rappelle dans un communiqué publié ce lundi matin que l’un de ses mandats est, justement, l’écoute de ces victimes.

Cette réunion a également été l’occasion de dresser un bilan de la Rencontre pour la protection des mineurs qui s’est tenue au mois de février dernier à Rome en présence de tous les présidents des conférences épiscopales à travers le monde.

Ce rôle de protection, «essentiel à la vie et la mission de l’Église», est en train de mûrir, souligne la Commission. Bien qu’il reste, admet-elle, «beaucoup à faire».

Se mettre à l’écoute des victimes, sur internet

Pour conseiller le Saint-Père et assister les églises locales, de nombreux projets concrets sont désormais sur la table. Un groupe composé essentiellement de victimes ou de leurs proches est en train d’être constitué. Ils organiseront des rencontres virtuelles avec d’autres victimes, via internet, un lieu sûr et culturellement familier, en lien avec les Églises locales. Ce «panel de conseil des survivants» existe déjà au niveau local au Brésil, en Zambie ou aux Philippines.

Autres projets concrets : des missions de formation sur la protection des mineurs vont être lancées dans des écoles catholiques, à partir de projets pilotes en Afrique du Sud, en Colombie ou encore en Inde.

La Commission souhaite également mettre sur pied un instrument d’audit qui fournisse du matériel sur les lignes guides visant à protéger les mineurs mais également l’analyse de modèles permettant de surveiller les dernières mises à jour en cette matière. Il s’agit de créer une ressource pour venir en aide aux Eglises locales  afin qu’elles créent, mettent à jour, révisent leurs programmes de protection.

Des rencontres internationales en perspectives

Une journée d’études avec des experts internationaux sera organisée pour approfondir ce qu’est un délit sexuel et ses implications afin de prévenir tout abus dans le futur. La compréhension du phénomène représente un facteur clé pour créer des espaces sûrs dédiés aux mineurs.

Un séminaire académique se tiendra par ailleurs à Rome en décembre 2019 sur le thème «confidentialité et transparence » qui sera centré en particulier sur les procédures canoniques.

La Commission annonce enfin la prochaine tenue d’un symposium latino-américain sur la protection des mineurs dans les Eglises et la société civile. Il sera co-organisé avec l’archevêché de Bogota, auquel devraient participer les conférences épiscopales d’Amérique Latine, de nombreuses ONG, des écoles catholiques et des autorités gouvernementales.

En dialogue avec le Saint-Siège

Les groupes de travail de la Commission ont en outre poursuivi le travail engagé avec les congrégations et les dicastères de la Curie qui ont « des responsabilités particulières » concernant ce dossier : la Congrégation pour la Doctrine de la foi, le dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique, les Congrégations pour les évêques et le clergé.

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08 avril 2019, 15:47