Le cardinal Grech trace la voie d’une Église synodale
«Convoqués en Consistoire dans des temps si graves pour l’humanité entière à cause de la pandémie, nous voulons adresser nos pensées à tous les frères qui sont dans l’épreuve», a expliqué le nouveau cardinal maltais. «Les circonstances dramatiques que l’Église et le monde sont en train de traverser nous lancent le défi d’offrir une lecture de la pandémie qui aide tous et chacun à recueillir dans cette tragédie aussi l’opportunité de repenser nos styles de vie, nos relations, l’organisation de nos sociétés et surtout le sens de notre existence», a-t-il expliqué en citant l’encyclique Fratelli tutti.
Le cardinal Grech a dessiné le visage d’une Église à l’écoute des signes des temps, dans la dynamique du Concile Vatican II. «L’Église est appelée à ouvrir des chemins, et même à se remettre elle-même en chemin», car elle est «sacrement, c’est-à-dire signe et instrument de l’union intime avec Dieu et de l’unité du genre humain», a expliqué le nouveau cardinal en citant la Constitution conciliaire Lumen Gentium. Le Peuple de Dieu doit donc demeurer en chemin, dans un mouvement de marche. «Pour le Nouveau Testament, la condition des chrétiens est celle des pèlerins, qui vivent dans le monde comme des étrangers, en sachant bien que nous ne pourrons rejoindre la plénitude que dans le Royaume de Dieu.»
Écouter et discerner
Il a repris la dynamique esquissée par le Pape François lors des récents Synodes, qui sont l’expression d’un sensus fidei qui se construit en discernant «ce que l’Esprit dit à l’Église». Cette disponibilité et cette docilité à l’Esprit Saint ne peuvent se trouver dans une «Église de l’écoute», avec une pensée ouverte et non pas un relativisme trompeur. Dans la dynamique synodale doivent s’impliquer à la fois le Peuple de Dieu, le Collège des évêques et l’évêque de Rome, chacun selon sa fonction, a expliqué le cardinal Grech.
«La synodalité place tous les niveaux de la vie et de la mission de l’Église dans une dynamique de circularité féconde : les Églises particulières, les provinces et régions ecclésiastiques, l’Église universelle, dans laquelle le Collège des cardinaux offre aussi sa part, sont insérées dans ce processus synodal qui manifeste un dynamisme de communion qui inspire toutes les décisions ecclésiales», a expliqué le cardinal maltais en reprenant les mots du Pape François lors du discours prononcé en octobre 2015, lors du 50e anniversaire de l’institution synodale.
Une dynamique synodale à tous les échelons de la vie de l’Église
En tant que Secrétaire général du Synode, il a assuré de sa disponibilité pour l’écoute de tous les évêques et il s’est réjoui des réponses positives venues du monde entier. Il espère que la dynamique synodale pourra aussi s’exprimer au niveau des Églises locales. Le cardinal Grech souhaite accompagner «une Église en sortie dans un monde qui, dans les circonstances dramatiques que nous sommes en train de vivre, a encore plus besoin que l’Église soit vraiment sacrement universel du salut».
Il a conclu son intervention en citant Charles Péguy et ses paroles sur «la petite fille Espérance» dans Le Porche du mystère de la deuxième vertu, une œuvre poétique dans laquelle l’espérance est personnifiée comme la plus petite des sœurs, «entre la foi, comparée à une épouse, et la charité, vue comme une mère». Dans cette médiation de Charles Péguy, «le peuple chrétien n’a d’attention que pour les deux grandes sœurs… Ce sont des aveugles qui ne voient pas au contraire que c'est elle au milieu qui entraîne ses grandes sœurs.» Le cardinal Grech a donc invité «ne pas se laisser voler l’espérance» et à se confier à Marie. Il a enfin demandé la bénédiction du Pape François «qui nous a choisis pour un service plus direct à l’Église».
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