Les confessionnaux à ciel ouvert lors des JMJ de Madrid en 2011. Les confessionnaux à ciel ouvert lors des JMJ de Madrid en 2011. 

24 heures pour le Seigneur: entre confession, charité et pardon

Ces 12 et 13 mars, les églises seront ouvertes au-delà des horaires habituels, dans le plein respect des normes de sécurité, pour permettre aux fidèles de s'approcher du sacrement de la confession. Le président du Conseil pontifical pour la Promotion de la nouvelle évangélisation revient sur le rendez-vous proposé par son dicastère. Cette année, il a pour thème: «Il pardonne tous les péchés».

Entretien réalisé par Eugenio Bonanata – Cité du Vatican

Ce rendez-vous est une occasion, assure Mgr Rino Fisichella, de réfléchir sur sa propre vie et de faire l'expérience directe de la miséricorde de Dieu. Et pour ce faire, il est nécessaire de vivre en conscience la rencontre avec le prêtre, cela signifie «trouver la force de comprendre ce que nous sommes, nos limites, nos contradictions, et donc notre péché, pour nous présenter devant un homme qui, au nom de Dieu, nous parle, nous console et nous offre le pardon divin», explique le prélat pour qui percevoir cette proximité de Dieu est particulièrement important en vue de Pâques, qui représente «le signe le plus tangible de l'espérance que le Seigneur donne à chacun de nous et à l'humanité entière».

Pandémie et confession


L'urgence sanitaire a obligé à être plus prudents, mais la pandémie n’a pas empêché la tenue des "24 heures pour le Seigneur", l’initiative du Conseil pontifical pour la Nouvelle évangélisation afin de faire redécouvrir aux fidèles la beauté du sacrement de la réconciliation.

Cette année, «il n'y aura pas le rendez-vous habituel sur la place Saint-Pierre en présence du Saint-Père» annonce d’emblée le président du dicastère, mais «nous demandons à ce que dans toutes nos communautés, il y ait un espace et un lieu pour continuer à célébrer l'initiative avec toutes les précautions nécessaires en ce moment». Selon les informations qui parviennent au Vatican en provenance du monde entier, les adhésions sont nombreuses qu’elles viennent des diocèses, d’associations et de prisons.

Mgr Fisichella appelle à ne pas perdre le sens profond du sacrement de la confession, malgré les mesures mises en place. «Avec les Conférences épiscopales de nombreux pays, nous avons proposé de trouver des moyens pour que la Confession puisse être organisée et célébrée dans tous les cas avec les normes de sécurité nécessaires», ce qui se traduit généralement par l'utilisation d'un espace plus grand à l'intérieur de l'église garantissant la distance entre le confesseur et le pénitent, mais aussi la confidentialité et la discrétion nécessaires pour préserver le secret de ce sacrement. Lorsque, en revanche, on souhaite conserver la taille du confessionnal traditionnel, ajoute-t-il, il est bon de prévoir une sécurité et une protection, comme du plexiglas, du plastique et toutes ces solutions qui empêchent toute propagation éventuelle du virus.

Poser des gestes de pardon

Que dire aux fidèles qui n'ont pas la possibilité de quitter leur foyer? Mgr Fisichella leur conseille de mettre en pratique ce que l'apôtre Pierre a dit, «la charité couvre une multitude de péchés». Il ne s’agit là pas seulement d’actes de charité. Pour le prélat, il faut également être capable de poser des gestes de pardon. Un précepte qui s'adresse à chacun au quotidien, en famille, au travail, et toujours dans un esprit d'ouverture à l'autre, en essayant d'abandonner la logique assez répandue de se sentir l'offensé et donc de demander le pardon.

«Pardonner n'est pas facile, admet Mgr Fisichella. Humainement parlant, cela demande beaucoup de courage, beaucoup de volonté et beaucoup de temps. Peut-être que la conscience de demander pardon pour nos actions peut aider.» Quoiqu’il en soit, poursuit-il, il y a la grâce de Dieu. «Sa présence dans nos vies est une garantie que le pardon peut être authentiquement réalisé», dit le prélat qui rappelle les propos du Pape sur le pardon en Irak. Le Saint-Père y a réaffirmé que le pardon est nécessaire pour rester chrétien. Pour le président du Conseil pontifical pour la Nouvelle évangélisation, «l'un des moments les plus significatifs» de ce voyage fut le témoignage de cette Irakienne dont le fils avait été tué et qui a dit au Pape qu'elle avait pardonné à ceux qui lui avait pris son enfant.

 

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12 mars 2021, 11:59