«Hâtons-nous de donner à boire à ceux qui ont soif», demande le cardinal Parolin
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
Dans ce message en espagnol daté du 22 mars, le cardinal Parolin revient sur le thème retenu par l’ONU à l’occasion de cette Journée mondiale de l’eau dont elle est la promotrice: “Valoriser l’eau”.
Il remarque d’abord que cette ressource «n'a pas été entretenue avec le soin et l'attention qu'elle mérite. La gaspiller, la négliger ou la polluer est une erreur qui se répète encore aujourd'hui». Ainsi l’eau est synonyme de plusieurs problématiques: par exemple «l'accès à une eau saine et potable n'est pas à la portée de tous», et «les effets néfastes du changement climatique» lui portent atteinte.
Le Secrétaire d’État du Saint-Siège regrette aussi que «la propagation de la culture du jetable et la mondialisation de l'indifférence, qui amènent l'homme à se sentir autorisé à piller et à épuiser la création, contribuent (…) à cet état de fait». La crise sanitaire actuelle, creusant les inégalités, a quant à elle mis en évidence «les dommages causés par l'absence ou l'inefficacité des services d'eau chez les personnes qui en ont le plus besoin».
«Utiliser» l’eau avec sobriété
Face à ces défis, que signifie l’invitation à “valoriser l’eau”? Le cardinal Parolin enjoint «tout le monde à œuvrer pour mettre fin à la pollution des mers et des rivières, des cours d'eau souterrains et des sources, à travers une action éducative qui favorise le changement de nos modes de vie, la recherche du bien, de la vérité, de la beauté et la communion avec les autres en vue du bien commun». Ces approches doivent déterminer «les choix de consommation, d'épargne et d'investissement» (cf. saint Jean-Paul II, Enc. Centesimus Annus, n. 36).
Une transformation qui suppose un changement du langage. «Au lieu de parler de sa "consommation", nous devrions parler de son "utilisation" raisonnable, en fonction de nos besoins réels et en respectant ceux des autres», estime le Secrétaire d’État du Saint-Siège. S’appuyant sur la dernière encyclique du Pape François, Fratelli tutti, il explique que si «nous vivons avec sobriété et plaçons la solidarité au centre de nos critères, nous utiliserons l'eau de manière rationnelle, sans la gaspiller inutilement, et nous pourrons la partager avec ceux qui en ont le plus besoin».
“Valoriser l'eau” signifie également le fait de «reconnaître que la sécurité alimentaire et la qualité de l'eau sont intimement liées». «De nombreuses maladies d'origine alimentaire, sinon la plupart, sont en fait causées par la mauvaise qualité de l'eau utilisée pour leur production, leur transformation et leur préparation», ce qui invite à s’engager pour un meilleur accès à l’eau potable et pour son assainissement.
D’autres pistes à suivre
Il est «essentiel d'agir sans tarder, pour mettre fin une fois pour toutes à son gaspillage, à sa marchandisation et à sa contamination», insiste le cardinal Parolin. «La collaboration entre les États, les secteurs public et privé est plus que jamais nécessaire, de même que la multiplication des initiatives des organisations intergouvernementales», plaide-t-il. Il demande également la mise en place d’une «couverture juridique contraignante» afin d’améliorer l’accès à l’eau potable à travers le monde.
«Hâtons-nous donc de donner à boire à ceux qui ont soif. Corrigeons nos modes de vie afin de ne pas gaspiller ni polluer», conclut le Secrétaire d’État du Saint-Siège, invitant enfin à suivre les pas de saint François d’Assise, afin d’être en mesure de décrire l'eau comme une sœur «très humble, et précieuse et chaste» (Cantique des Créatures, FF 263).
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