Liberté religieuse: pour le cardinal Ayuso, la voie à suivre est celle de la fraternité
Amedeo Lomonaco – Cité du Vatican
«De par son caractère même, en effet, l’exercice de la religion consiste avant tout en des actes intérieurs, volontaires et libres, par lesquels l’homme s’ordonne directement à Dieu : de tels actes ne peuvent être ni imposés ni interdits par aucun pouvoir purement humain ». Ce passage de la déclaration sur la liberté religieuse Dignitatis Humanae est un des nœuds du videomessage du cardinal Ayuso Guixot, préfet du Dicastère pour le Dialogue interreligieux, envoyé à la Conférence ministérielle sur la liberté de religion et de foi (FoRB), ouvert à Londres le lundi 5 juillet.
L’événement est organisé par le gouvernement britannique avec la participation de plusieurs leaders religieux. Le Saint Siège y est représenté par le sous-secrétaire du dicastère pour le Dialogue interreligieux, le père Paulin Batairwa Kubuya.
L’extrémisme et le vide des idéaux
Dans le vidéomessage le cardinal Ayuso souligne que l'on ne peut pas interdire aux hommes d’exprimer leur foi, tant que cette expression respecte le bien commun. L’extrémisme et le fondamentalisme, rappelle-t-il, trouvent un terrain fertile non seulement dans l’instrumentalisation de la religion, mais aussi dans le vide des idéaux et dans la perte d’identité. Ce sont des phénomènes qui frappent dramatiquement beaucoup de sociétés, surtout les plus «développées». Ce vide de sens génère facilement la peur, qui porte ensuite à voir l’autre comme une menace et un ennemi, a-t-il observé.
La voie de la fraternité
Le préfet du dicastère pour le Dialogue interreligieux a aussi rappelé que le Pape François indique le chemin de la fraternité humaine comme voie à suivre pour notre temps. Le document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune et la Lettre encyclique Fratelli tutti sont un terrain propice pour voir l’humanité comme une seule famille et tous les hommes comme frères et sœurs, a-t-il expliqué.
Au service de la paix
Dans l’encyclique Fratelli tutti, a souligné le cardinal Ayuso Guixot dans son vidéomessage, le Pape dédie tout un chapitre aux religions au service de la fraternité. Il y écrit notamment que «les différentes religions, par leur valorisation de chaque personne humaine comme créature appelée à être fils et fille de Dieu, offrent une contribution précieuse à la construction de la fraternité et pour la défense de la justice dans la société. Le dialogue entre personnes de religions différentes ne se réalise pas par simple diplomatie, amabilité ou tolérance. Comme l’ont enseigné les évêques de l’Inde, "l’objectif du dialogue est d’établir l’amitié, la paix, l’harmonie et de partager des valeurs ainsi que des expériences morales et spirituelles dans un esprit de vérité et d’amour”». De même, a conclu le cardinal Ayuso, le dialogue avec les Etats et leurs institutions peut porter à une compréhension plus grande, à l’engagement à collaborer pour la paix et le développement authentique.
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