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Le Cardinal Pietro Parolin saluant le président congolais Felix Tshisekedi Le Cardinal Pietro Parolin saluant le président congolais Felix Tshisekedi 

À Kinshasa, le cardinal Parolin appelle à œuvrer pour le bien de la population

Le cardinal Parolin a été reçu ce 2 juillet 2022 par le président de la République Démocratique du Congo Felix Tshisekedi. Dans la matinée, le secrétaire d’État du Saint-Siège a rencontré les représentants de la Monusco, la mission de l’Onu, présente notamment dans le Nord-Kivu, théâtre des violences et massacres. Il a appelé à protéger la population et à accueillir les réfugiés.

Salvatore Cernuzio – depuis Kinshasa

«Unis dans la joie, pour sa présence…»

Un chant en français accompagné d’un tambour a marqué la première rencontre entre le cardinal Pietro Parolin et un groupe des représentants des fidèles de Kinshasa, qui ont salué de manière chaleureuse l’arrivée dans la capitale du secrétaire du secrétaire d’Etat, envoyé par le Pape pour un voyage en République Démocratique et au Soudan du Sud, que lui-même aurait dû accomplir et qu’il a reporté à cause des problèmes de santé. Dans une matinée riche en visites et en rendez-vous, le numéro deux du Saint Siège a fait escale au siège de la Cenco (la Conférence épiscopale nationale du Congo). Étaient présents le président de la Cenco, Mgr Marcel Utembi Tapa ; l’archevêque de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo et le nonce apostolique, Mgr Ettore Balestrero.

«Je suis ici pour anticiper le voyage du Pape»

Saluant le groupe de femmes qui entonnaient le chant et d’autres représentants de la Cenco, le cardinal Parolin a demandé de réciter une prière commune pour le voyage que le Pape désire vivement accomplir quand les conditions le permettront. Le secrétaire d’Etat du Saint Siège a porté les salutations du Saint Père, et a assuré: «je ne viens pas en substitution du Saint Père, mais pour anticiper son arrivée».


Le colloque avec le président Tshisekedi

Le Cardinal Parolin a ensuite été reçu par le président Felix Tshisekedi à la Cité de l’Oua, énorme bâtiment qui surplombe le fleuve Congo et qui abritait avant le siège de l’Organisation de l’Union Africaine, dont le président congolais était président jusque l’année dernière. Cette rencontre entre les deux personnalités, accompagnées de leurs délégations, a duré une heure. Les discussions ont porté sur des nombreux thèmes, dont la situation de la nation, la sécurité et la préoccupation pour les violences dans la partie Est du pays.

Le président, après avoir demandé des informations sur la santé du Pape et avoir réitéré la grande attente de la population pour sa visite en République Démocratique du Congo, a exprimé le désir de paix et de stabilité pour les régions orientales marquées par des conflits. Au cours de leur colloque a été souligné la nécessité de la collaboration entre l’Église et les autorités civiles en faveur des congolais. Le secrétaire d’Etat du Saint Siège a rassuré de la proximité du Pape et a relevé l’engagement du Saint Siège et de l’Église en faveur des processus de paix et de développement.

Rencontre avec la Monusco

La journée du cardinal Parolin avait commencé autour de 9 heures, heure locale, avec une rencontre dans la Monusco Town Hall, siège de la force de peacebuilding de l’Onu en mission depuis 1999 en République Démocratique du Congo. En l’absence du représentant spécial du secrétaire général des nations unies (en déplacement à New York pour le conseil de sécurité de l’Onu), le cardinal secrétaire d’État a été accueilli par le représentant adjoint, Khassim Diagne, qui, dans un briefing, a illustré la situation politique et sécuritaire, en particulier dans l’Est du pays et les cas des réfugiés, outre le travail de la Monusco pour faire face aux drames de ces territoires.

La paix dans le Nord-Kivu

L’attention s’est focalisée sur les opérations de protection et de pacification du Nord-Kivu, théâtre des violences et menaces incessantes, région dans laquelle l’ambassadeur italien Luca Attanasio a trouvé la mort l’an dernier et où était prévue une étape du voyage du Pape François. Khassim Diagne et les autres membres de la délégation de l’Onu ont décrit au cardinal Parolin des «villages massacrés» et une population sous une «peur et panique» constantes à cause des groupes armés, dans lesquels seraient infiltrés des mouvements islamistes. Ils ont souligné l’engagement la mission de l’Onu dans la protection des civils, la restauration de l’intégrité territoriale et pour garantir une «sécurité multiforme».

De son côté, l’envoyé du Pape a exprimé sa préoccupation pour la situation humanitaire dans l’Est du Congo et a remercié la Monusco pour son «grand travail».

«La situation est compliquée et les défis sont énormes», a affirmé le cardinal secrétaire d’Etat, exhortant à «trouver des solutions» vu que toute la situation «pèse sur la population civile». «L’espérance est que les violences puissent diminuer» dans certaines zones du pays, a-t-il dit. Il a par ailleurs exhorté à «restaurer l’économie à partir des ressources nationales», sujettes à des intérêts économiques, en créant un «équilibre» qui puisse enrayer la pauvreté endémique de ces lieux. À ceci s’ajoute la nécessité de «protéger la population» et d’«accueillir les réfugiés».

Le cardinal Parolin a en outre rappelé le rôle de la Conférence épiscopale et des prêtres et religieux engagés aux côtés des populations: «ensemble est possible une collaboration pour améliorer la situation», a-t-il assuré.


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03 juillet 2022, 16:06