Apothicaire et céramiques anciennes, deux nouvelles salles aux Musées du Vatican
Paolo Ondarza - Cité du Vatican
Une nouvelle fois, les collections pontificales révèlent des trésors jusqu'ici cachés, preservés au fil des siècles. Après un long processus d'étude, de recherche, de restauration et de muséographie, l'ancienne apothicaire de Sainte-Cécile (Spezieria di Santa Cecilia) et la salle des céramiques (Sala delle Ceramiche) sont désormais ouvertes au public depuis le jeudi 25 mai. Les salles sont accessibles sur demande pour des études ou des visites guidées, elles sont situées le long du parcours qui mène à la Chapelle Sixtine.
La pharmacie des Bénédictines
Le complexe de l'ancienne pharmacie provient du monastère des bénédictines de Sainte Cécile du quartier Trastevere dans le cœur de Rome, lié à la basilique adjacente dont le cardinal Paolo Emilio Sfondrati a été titulaire pendant trente ans, de 1560 à 1618. En 1936, pour éviter sa dispersion, l'ensemble de la collection d'apothicaires a été transféré par Pie XI à la collection de la Bibliothèque du Vatican. Ce n'est qu'en 1999, par un rescrit de saint Jean-Paul II, que l'espace muséal de la Bibliothèque est passé aux Musées du Vatican, dans l'actuel département des arts décoratifs créé il y a vingt ans.
Pour qui pénètre aujourd'hui dans la salle Spezieria, le temps semble s'être arrêté. Les armoires, les commodes, les presses, les boîtes et les pots d'apothicaire en verre et en céramique contenant des épices, des onguents, des herbes médicinales et des préparations officinales sont dans l'état où ils ont été laissés par les moniales bénédictines lorsque l'activité de l'apothicairerie a cessé et que l'ensemble de la collection a été transféré au Vatican. Au centre de la pièce domine un mortier fabriqué probablement déjà au Moyen Âge à partir d'un chapiteau romain.
«Nous avons restauré, soigné et aménagé la Spezieria di Santa Cecilia», explique la directrice des Musées du Vatican Barbara Jatta, «avec l'intention de partager, de faire connaître la sagesse et les soins des bénédictines qui, grâce aux plantes médicinales et aux épices, soignaient non seulement les papes, mais aussi tous les habitants de Rome».
Le sol dessiné par Raphaël
Une porte mène à la salle des céramiques adjacente, dont l'agencement renouvelé est conçu pour accueillir pour la première fois l'ensemble de la collection de céramiques médiévales et modernes du Vatican. Sont exposées les 34 assiettes historiées de la collection Carpegna, ainsi que la vaisselle médiévale en céramique fine, les précieuses briques de sol en majolique archaïque et les carreaux de sol Della Robbia qui constituaient le sol des Loggias du Vatican, dites Loggias de Raphaël.
Parmi ces assiettes, certaines «se sont retrouvées dans un conflit entre l'État et l'Église en 1879, devenant même l'objet d'une question parlementaire en raison d'une vente illicite entre un employé de Castel Gandolfo (la résidence d’été des papes, ndlr) et des antiquaires.» , précise la directrice des Musées. Dans cette salle nouvellement dévoilée sont également présents des sols anciens en majolique archaïque du 14ème au 18ème-19ème siècle.
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