Cardinal Lacroix: pas d’ultérieures procédures canoniques
Marie Duhamel - Cité du Vatican
Le 8 février dernier, au surlendemain d’une rencontre du C9 à laquelle a pris part le cardinal Gérald Cyprien Lacroix au Vatican, le Pape François demande au juge québécois André Denis d’enquêter sur les allégations anonymes formulées à l’encontre de l’archevêque de Québec.
Le nom du cardinal Lacroix figure en effet dans une liste de membres de l’Église catholique mis en cause dans une action collective intentée contre le diocèse de Québec, rassemblant les plaintes de 147 victimes présumées d’abus. L’archevêque est, de manière plus spécifique, accusé par une personne non identifiée d’attouchements sur une jeune femme de 17 ans en 1987-1988. Des faits qu’il a démenti catégoriquement fin janvier dans une vidéo publiée à l’adresse des fidèles de son diocèse: «Je nie catégoriquement les allégations rendues publiques. Jamais, à ma connaissance, je n’ai posé de gestes inappropriés envers qui que ce soit, qu’il s’agisse de personnes mineures ou adultes. Mon âme et ma conscience sont en paix face à ces accusations que je réfute».
Sous accusations, le cardinal Lacroix s’était retiré de ses fonctions temporairement. Et tandis que s’ouvrait une conférence de règlement à l’amiable sur une proposition de la justice québécoise -aujourd'hui, semble-t-il, caduque-, le Saint-Père demandait, lui, une enquête canonique préliminaire, comme le prévoit le motu proprio Vos estis mundi qui permet à l’Église de lutter contre les abus sexuels en son sein.
Nommé par François, le juge André Denis, retraité de la Cour Supérieure du Québec, s’était vu confié le soin de produire au Pape «un rapport détaillé de vos démarches et de vos conclusions». Ce rapport a été «complété le 6 mai 2024 et communiqué au Saint-Père dans les jours suivants», rapporte mardi la Salle de presse du Saint-Siège.
«À la lumière des faits examinés par le juge Denis, ce rapport ne permet pas d’identifier quelque geste d’inconduite ou d’abus de la part du Cardinal Gérald C. Lacroix», lit-on dans un communiqué publié à la mi-journée.
En conséquence, une procédure canonique plus poussée n’est pas envisagée, souligne enfin la Salle de presse du Saint-Siège. Le Pape a en outre autorisé le magistrat québécois, qu’il remercie vivement, à «diffuser un communiqué résumant les éléments de son enquête et à répondre aux questions à ce sujet».
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