Sommet sur le climat au Vatican: des mesures immédiates pour la résilience
Marco Bellizi – Cité du Vatican
Ce ne sont plus seulement des mesures pour atténuer la crise climatique, mais des mesures immédiates pour s'adapter à ses effets. Il n'y a plus de temps à perdre: alors que le réchauffement de la planète se rapproche de l'augmentation redoutée de 1,5 degré d'ici la première moitié de 2030, les effets sont déjà évidents et touchent gravement des parties de plus en plus importantes de la population mondiale. Des mesures doivent être prises, et elles doivent l'être au niveau local pour avoir des effets à l'échelle mondiale. Et au niveau mondial pour avoir des effets locaux. Tel est l'objectif du sommet qui s'est ouvert mercredi 15 mai à la Casina Pio IV au Vatican, siège des Académies pontificales des sciences et des sciences sociales, intitulé «De la crise climatique à la résilience climatique»: trois jours de travail auxquels participeront des représentants d'organisations internationales, des chercheurs, des chefs religieux, des experts et surtout des administrateurs locaux, afin de partager leurs expériences et de jeter les bases d'un engagement commun.
Signature d'un protocole planétaire de résilience climatique
Le résultat concret du sommet, écrivent les organisateurs, sera la création d'un «protocole planétaire de résilience climatique» dont tous les participants seront cosignataires. Ce protocole, qui s'inspirera du protocole de Montréal, fournira des lignes directrices pour rendre chacun résilient face au climat. Le protocole sera soumis à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques afin qu'il soit porté à la connaissance de toutes les nations. Lorsque le réchauffement dépassera le seuil de 1,5° d'ici à 2030, le protocole pourra être modifié pour inclure des règles strictes visant à infléchir radicalement la courbe des émissions et à augmenter les dépenses consacrées aux mesures d'adaptation.
Les travaux du sommet s'articulent autour de quatre éléments clés de la crise climatique: l'eau, l'air, l'alimentation et l'énergie, avant d'examiner les bonnes pratiques déjà mises en œuvre par les collectivités locales. La première session, mercredi matin, a été ouverte par les salutations du cardinal Peter K.A. Turkson, chancelier des académies pontificales des sciences et des sciences sociales, et des présidents de ces mêmes académies, respectivement Joachim von Braun et sœur Helen Alford, qui ont rappelé combien la signature du protocole susmentionné peut être un pilier dans l'effort d'atténuation et d'adaptation à la crise climatique.
Les constats de la crise
Les constats de la crise sont impressionnants. Housung Lee, président pour 2023 de l'Ippc (Integrated Pollution Prevention and Control), les a notamment mis en lumière. Il a rappelé que la lutte contre le changement climatique est plus complexe que jamais: si, par exemple, les politiques de décarbonation sont désormais appliquées par de nombreux pays dans le monde, leurs effets pourraient être rendus vains par l'augmentation massive et simultanée de l'utilisation des appareils numériques. Alors que les mesures générales d'atténuation du réchauffement ne commenceront à avoir un effet très limité qu'à partir de 2030, les effets concrets étant même repoussés à 2100.
Le scientifique Veerabhadran Ramanathan, de l'université de Californie à San Diego et de l'université Cornell et conseiller de l'Académie pontificale des sciences, a rappelé la phrase de Thomas Edison: «Lorsque vous avez épuisé toutes les possibilités, souvenez-vous de ceci: vous ne l'avez pas fait», afin de souligner la nécessité de passer de la prévention à l'adaptation à une situation qui est désormais devenue une réalité: «Il est trop tard», a-t-il déclaré, «pour compter uniquement sur l'atténuation du réchauffement planétaire. L'adaptation aux risques climatiques a déjà pris du retard et est devenue le thème central de l'action climatique. Nous avons besoin d'un effort mondial pour renforcer la résilience climatique».
Des mesures sociales urgentes
C'est exactement ce que l'on veut faire avec l'initiative «Mast» (Mitigation, Adaptation, Transformation sociale). Les mesures sociales semblent particulièrement urgentes, notamment en raison du fait que, comme l'a souligné Marcelo Suárez-Orozco, de l'université du Massachusetts et conseiller de l'Académie pontificale des sciences sociales, aujourd'hui, seules les personnes relativement bien éduquées et disposant de moyens économiques quittent les zones touchées par les dommages climatiques: les autres sont tout simplement piégées. C'est là qu'il faut agir. L'action des politiques locales est donc cruciale, comme l'a reconnu le gouverneur du Commonwealth du Massachusetts, Maura Haley: «Nous devons changer. Et pour changer, nous devons savoir écouter, notamment parce qu'en tant qu'administrateurs, nous sommes constamment mis à l'épreuve et continuerons à l'être». Le gouverneur Hakey a ensuite présenté les initiatives déjà mises en place dans son État, telles qu'une banque verte destinée à promouvoir la décarbonation, «la première aux États-Unis», ou le Fonds de reconversion des travailleurs.
Des mesures, comme celles illustrées par le maire de Rome, Roberto Gualtieri, qui s'est exprimé mercredi matin, qui tentent de donner un nouveau visage aux villes, en s'appuyant, a-t-il souligné, «également sur la fraternité des relations», car, pour corriger en partie ce que disait Edison, lorsque les ressources s'épuisent, on doit, et on peut, nécessairement en trouver d'autres.
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