Après six mois de retrait volontaire, le cardinal Lacroix reprend ses fonctions
Alexandra Sirgant – Cité du Vatican
La Salle de presse du Saint-Siège annonçait le 21 mai dernier mettre fin à l’enquête canonique préliminaire, menée par le juge québécois André Denis à la demande du Pape François. Depuis février, le magistrat canadien était chargé d’enquêter sur les allégations d’une personne non identifiée accusant le cardinal Lacroix d’attouchements sur une jeune femme de 17 ans lorsqu'il était prêtre en 1987-1988. «À la lumière des faits examinés par le juge Denis, ce rapport ne permet pas d’identifier quelque geste d’inconduite ou d’abus de la part du cardinal Gérald C. Lacroix», déclarait alors le communiqué, précisant qu’en conséquence «une procédure canonique plus poussée» n’était pas envisagée.
C’est donc deux mois plus tard, et après six mois de retrait volontaire, que le cardinal Lacroix a annoncé réintégrer ses fonctions d’archevêque de Québec. «Ce fut un difficile cheminement», mais plusieurs facteurs l'ont encouragé: les conclusions de l’enquête du juge Denis ou encore le soutien de son entourage, explique-t-il dans un communiqué publié ce lundi 22 juillet. À Radio Canada, le cardinal explique également avoir «choisi de laisser encore un peu de temps et d'espace au cas où la plaignante souhaitait se manifester, rencontrer le juge pour que toute la lumière se fasse, parce que [le témoignage de la plaignante] c'était la pièce manquante dans tout cela». Elle ne s'est pas manifestée pour dénoncer des faits que l'archevêque de Québec a réfuté. Dans une vidéo publiée le 30 janvier à l’adresse des fidèles de son diocèse, il avait en effet nié les allégations formulées à son endroit.
Une action collective contre le diocèse de Québec
Le nom du cardinal Lacroix était apparu dans une liste de membres de l’Église catholique mis en cause dans une action collective intentée contre le diocèse de Québec, rassemblant les plaintes de 147 victimes présumées d’abus. «La communauté sait à quel point l’Église de Québec condamne les actes répréhensibles et connaît les mesures que nous avons prises pour les prévenir» a déclaré le cardinal, qui a confié la gestion de l’action collective visant le diocèse et le traitement des allégations d’abus à Mgr Marc Pelchat, évêque auxiliaire de Québec.
Une demande d’intervention dans l’action collective a été déposée par certaines personnes visées par des allégations, dont le cardinal Lacroix, affirmant leur intention d’être personnellement partie prenante dans l’action collective. La Cour se prononcera sur cette demande au cours des prochains mois. Par ailleurs, une réflexion est en cours au diocèse concernant la révision des modalités d’application des suspensions en cas d’abus.
Fidèle à la tradition, l’archevêque de Québec présidera ce vendredi 26 juillet, à partir de 10h30, la messe solennelle de la fête de sainte Anne, au sanctuaire Sainte-Anne-de-Beaupré.
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