Venezuela: le Saint-Siège appelle à «la coexistence démocratique»
Devin Watkins – Cité du Vatican
De nombreuses manifestations ont eu lieu dans les villes vénézuéliennes depuis l'annonce des résultats de l'élection présidentielle de dimanche dernier. Le gouvernement affirme que les électeurs ont accordé un troisième mandat au président sortant, Nicolás Maduro. Selon l'ONG Human Rights Watch, au moins 20 personnes sont mortes dans les manifestations qui ont suivi, alors que les forces de sécurité et les manifestants continuent de s'affronter dans diverses régions du pays.
«La vocation démocratique du peuple vénézuélien»
L'observateur permanent du Saint-Siège auprès de l'Organisation des États américains (OEA) a exprimé son soutien à l'appel lancé mardi par les évêques vénézuéliens, en faveur de la transparence électorale.
Mgr Juan Antonio Cruz Serrano a indiqué que le Saint-Siège soutenait «la vocation démocratique du peuple vénézuélien, démontrée par la participation massive, active et civique de tous les Vénézuéliens au processus électoral».
Appel au dialogue et au respect
Il s'exprimait lors d'une session extraordinaire du Conseil permanent de l'OEA qui s'est tenue à Washington DC mercredi 31 juillet. Lors de cette réunion, les États membres de l'OEA n'ont pas réussi à adopter une résolution appelant le gouvernement vénézuélien à faire preuve de transparence dans les résultats des élections. La résolution nécessitait 18 votes pour être adoptée, mais seuls 17 États ont voté en sa faveur, tandis que 11 autres se sont abstenus. Mgr Cruz Serrano a déclaré que la délégation du Saint-Siège auprès de l'OEA «prend acte de la non-adoption de la résolution proposée».
«En outre, a-t-il ajouté, le Saint-Siège estime que l'expression de positions et de griefs différents doit se faire avec l'attitude pacifique, le respect et la tolérance qui ont prévalu jusqu'à présent». Mgr Cruz Serrano a conclu sa déclaration par un appel au dialogue pour vaincre la violence.
Centre Carter: «Les élections ne sont pas démocratiques»
Par ailleurs, le Centre Carter, une organisation à but non lucratif basée aux États-Unis et fondée par l'ancien président américain Jimmy Carter, a publié une déclaration dans laquelle il affirme que les élections vénézuéliennes «n'ont pas respecté les normes internationales en matière d'intégrité électorale et ne peuvent être considérées comme démocratiques».
Le Conseil national électoral (CNE) du Venezuela avait invité le Centre Carter à observer les élections, qui a déployé 17 experts et observateurs pour l'occasion.
Le Centre a critiqué le Conseil électoral pour avoir annoncé des résultats «désagrégés par bureau de vote», déclarant que cela constituait «une grave violation des principes électoraux». «Tout au long du processus électoral, les autorités du CNE ont fait preuve de partialité en faveur du parti au pouvoir et contre les candidats de l'opposition», peut-on lire dans la déclaration.
En conclusion, le Centre Carter a félicité les citoyens vénézuéliens d'avoir voté pacifiquement et civilement, mais a déclaré que leurs efforts avaient été «sapés par le manque de transparence du CNE dans la diffusion des résultats».
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