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La dernière conférence de presse sur le Synode, le 26 octobre. La dernière conférence de presse sur le Synode, le 26 octobre.  

«La culture de l’écoute durant ce Synode a été un grand don»

Lors de la dernière conférence de presse tenue dans la Salle de presse du Saint-Siège, l'accent a été mis sur les fruits de l'assemblée synodale qui se clôt ce week-end au Vatican. Parmi eux, la joie de cheminer ensemble et d'inscrire désormais la démarche synodale au coeur de la vie des Églises.

Olivier Bonnel – Cité du Vatican

Le rideau est désormais tiré sur les travaux du Synode, et la journée de samedi s'est achevée par une dernière conférence de presse dans la salle de presse du Saint-Siège, sur forme de questions-réponses avec les journalistes. Symboliquement, la journée du synode a commencé par la lecture de l’Évangile par l'un des deux évêques chinois présents à cette assemblée synodale a précisé Paolo Ruffini, préfet du dicastère pour la Communication et président de la Commission d'information du Synode.

Plusieurs questions ont porté sur le paragraphe 60 du document final qui concerne en particulier le rôle des femmes dans l’Église. Rapporteur général du Synode, le cardinal Jean-Claude Hollerich a admis «qu’il s’agissait d’une question délicate», mais a souligné que sur la question du diaconat féminin, «le document final précisait que la question restait ouverte». «Le texte explique ce que les femmes ont fait et peuvent faire dans l'Église, elle ont aussi un leadership en dehors du ministère ordonné»  a-t-il expliqué.

«Ceux qui n'ont pas des ministères ordonnés participent déjà activement à la vie de l’Église, dans de nombreuses paroisses » a souligné le cardinal Mario Grech, secrétaire général du Synode. « L’assemblée apprécie ces charismes et ces ministères et espère que ces dons du Seigneur pour son Église seront reconnus ». 

Créer une "dynamique missionnaire"

Sur la présence de plus de femmes dans la formation des séminaristes :« Ce n’est pas une nouveauté, mais c’est une manière de s’assurer que l’Église chemine sur ce parcours synodal » a souligné Mgr Riccardo Battocchio, l'un de secrétaires spéciaux de cette assemblée. 

Revenant sur la spécificité d'un Synode sans exhortation apostolique, comme annoncé plus tôt par le Pape François dans son discours de clôture, Mgr Battochio a précisé que «bien-sûr le Saint-Père aura son droit de regard sur les lignes adoptées, mais il s'agit d'un document qui touche tout le monde ». Si le texte n'est pas normatif comme une exhortation, il «correspond bien au magistère de l’Église» a encore expliqué Mgr Battochio.

Répondant à la question de la composition et du travail des 10 groupes de travail mis en place, qui continueront à creuser des thématiques du Synode jusqu'à l'an prochain -comme la place des femmes- : «il y a de fortes résonnances entre le document final et le travail qui s’est effectué dans ces groupes» a précisé le père Giacomo Costa, l'autre secrétaire spécial de cette assemblée. «Ces groupes permettent d’avoir une vision plus complète des questions afin de les présenter au Pape» a abondé Soeur Maria de los Dolores Palencia Gómez, présidente déléguée de l'assemblée. 

«Le Pape a souhaité que ces groupes travaillent dans un esprit synodal» a poursuivi le cardinal Grech, qui a souligné le paragraphe 135 du document final sur l’importance pour les dicastères de consulter les conférences épiscopales avant de publier des textes. 

Une Église qui n'est pas repliée sur elle-même

«On ne peut plus penser l’Église comme repliée sur elle-même, close dans ses murs» a poursuivi le père Costa. «Ce Synode, c’est une manière différente d’envisager l’Eglise, mais à la suite du Christ, dans l’Eucharistie, l’Église s’offre à toutes les réalités».

Le cardinal Hollerich a insisté par ailleurs sur l'esprit constuctif de l'assemblée, dans un esprit de joie: «L’an dernier, certains groupes pouvaient se constituer, mais cette année c’était différent, on n’a pas eu la sentiment que certains venaient avec des questions politiques. Nous avons vraiment expérimenté la synodalité» a précisé l'archevêque de Luxembourg. «C’est le fruit de cette expérience. C’était plein de joie. Je n’ai vu personne de triste ou de frustré parce que son point de vue n’avait pas été pris en compte». 

Une question a porté sur l'avenir de la place des laïcs dans cette dynamique synodale. «Il y a des ministères pour les laïcs qui n’ont pas la prétention de s’opposer à ceux des ministères ordonnés» a expliqué Mgr Battochio, soulignant qu'«il ne faut pas voir les personnes de manière statique mais plutôt complémentaires». 

«Le travail continue, rien n’est statique» a résumé le cardinal Grech en se projetant vers l'avenir, précisant que «tout se fait dans l’unité de l’Église, avec l’objectif de proclamer l’évangile à tous». «Le fait que l’on ait pratiqué "la culture de l’écoute a été un grand don" a encore souligné le cardinal maltais, mais «rien ne vaut la pratique».

Conférence de presse du samedi 26 octobre, en clôture du synode

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26 octobre 2024, 21:52