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Dernier jour de synode ce samedi 26 octobre. Dernier jour de synode ce samedi 26 octobre.   (Vatican Media) Éditorial

Enracinés et pèlerins pour annoncer l'Évangile

Le document final du Synode sur la synodalité, un pas concret vers la pleine mise en œuvre du Concile.

Andrea Tornielli*

Le document voté ce samedi par le Synode est l'étape d'un parcours qui a commencé avec le Concile Vatican II, qui se poursuit et qui nécessite d’être vécu concrètement à tous les niveaux dans les Églises. C'est la prise de conscience que la synodalité est la manière de vivre et de témoigner de la communion. L'Église n'est pas une entreprise ou un parti, les évêques ne sont pas les «préfets» de Rome, les laïcs ne sont pas les simples exécutants des décisions et directives cléricales. L'Église est un peuple. Le peuple de Dieu, qui marche ensemble: sa raison d'être ne consiste pas à gérer des structures, des bureaucraties ou des pouvoirs. Sa raison d'être n'est pas non plus de conquérir et de défendre son propre espace dans le monde. Sa seule raison d'être est de rendre possible la rencontre avec le Christ aujourd'hui, dans tous les lieux où les femmes et les hommes de notre temps vivent, travaillent, expérimentent leurs joies et leur peines.

Il y a donc une manière de vivre les relations et les liens qui est absolument particulière et évangélique. Une manière centrée sur le service, comme Jésus l'a enseigné. Il y a une manière concrète de prendre des décisions, de planifier, d'agir qui est en soi un témoignage, surtout dans une époque comme la nôtre caractérisée par les divisions, la haine, la violence, la prévarication.

Vivre la synodalité signifie donc faire un pas pour mettre pleinement en œuvre le Concile. Cela signifie prendre au sérieux l'originalité -dans le sens de l’enracinement à l'origine- d'être Église: une communauté où il y a de la place pour tous et où chacun est valorisé, une communauté de pécheurs pardonnés qui vivent l'amour de Dieu et souhaitent le transmettre à tous.

Le Synode sur la synodalité, avec ses perspectives, demande beaucoup, à tous. Il demande un changement de mentalité. Il demande de ne pas considérer la synodalité comme une tâche bureaucratique à mettre en œuvre de manière paternaliste avec quelques petites réformes superficielles. Il demande de redécouvrir le désir de marcher ensemble comme une modalité désirée et non subie, avec toutes les conséquences que cela implique. Il demande de larguer les amarres et d'oser, avec la certitude que c'est le Seigneur qui guide son Église par le don de l'Esprit Saint. Il appelle à repenser le service de l'autorité, y compris celui du Successeur de Pierre. Il appelle à un rôle de plus grande responsabilité pour les laïcs et en particulier pour les femmes.

Il s'agit d'une image de l'Église, dont les membres sont enracinés -dans un lieu, dans une histoire, dans une communauté, dans un contexte- et en même temps pèlerins, c'est-à-dire en mouvement, en recherche, missionnaires. Les structures ecclésiales, dans cette nouvelle perspective, ne représentent plus le lieu vers lequel les laïcs doivent converger, mais un soutien au service que le peuple de Dieu accomplit dans le monde. L'horizon du texte, que le Pape François a immédiatement voulu donner à toute l'Église, est la mission, selon le schéma établi par l'exhortation Evangelii gaudium, pour que «l'Église en marche» ne reste pas une intuition ou ne finisse pas par se réduire à un simple slogan, mais se réalise pleinement avec la contribution de tous.

*directeur éditorial des médias du Vatican

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26 octobre 2024, 20:20