Recherche

L'assemblée des Nations unies. L'assemblée des Nations unies.   (ANSA)

Le Saint-Siège dénonce la prolifération des drogues illicites et le trafic d'organes

L'observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies appelle à une coopération internationale renouvelée pour lutter contre la prolifération des drogues illicites et le trafic d'organes humains, tout en réitérant l'opposition du Saint-Siège à la peine de mort pour endiguer la criminalité.

Lisa Zengarini – Cité du Vatican

Le Saint-Siège a appelé lundi 7 octobre à un engagement renouvelé en faveur du cadre existant de coopération internationale pour prévenir et contrer le trafic illicite de drogues, tout en l'adaptant aux nouvelles formes de production et de distribution qui affectent nos sociétés.

Nouvelles drogues illicites sur le marché

S'adressant à la 79e session de l'Assemblée générale des Nations unies (AGNU) dans le cadre du débat thématique sur le contrôle international des drogues, Mgr Gabriele Giordano Caccia a déploré que le fléau de l'abus et du trafic de drogues continue de s'étendre, «les nouvelles substances psychoactives occupant également une place importante sur le marché international des drogues illicites».

L'observateur permanent du Saint-Siège a appelé à une triple approche pour endiguer ce fléau social qui dévaste les individus, les familles et la société, en s'appuyant sur l'application de la loi, des soins appropriés pour les personnes souffrant d'addiction et la prévention par l'éducation.


Un système de justice pénale humain

Selon le Saint-Siège, un système de justice pénale équitable devrait s'attaquer à la production et au trafic de drogue, sans recourir à des peines inhumaines telles que la peine de mort ou la torture. L'accent devrait plutôt être mis sur la réadaptation et la réinsertion des délinquants.

“Les systèmes de justice pénale ne doivent pas simplement chercher à punir les coupables, mais plutôt à assurer leur rééducation efficace et leur réintégration adéquate dans la société.”

Le Saint-Siège plaide également en faveur de programmes complets de traitement, de réhabilitation et de soutien psychologique pour les toxicomanes, allant au-delà des interventions ponctuelles et des solutions permissives qui, selon Mgr Caccia, «n'aident pas les gens à mettre fin à leur toxicomanie».


Le rôle essentiel de l'éducation dans la prévention de la toxicomanie

Enfin, l'observateur permanent du Vatican a souligné le rôle essentiel de l'éducation dans la prévention de la toxicomanie. Pour lui, la responsabilité des familles et des écoles dans la fourniture aux enfants d'informations scientifiquement exactes pour contrer la désinformation des médias sociaux qui minimisent les risques liés aux drogues.

“Les efforts d'éducation doivent commencer au sein de la famille et à l'école et inclure des informations scientifiques actualisées sur les effets négatifs des drogues sur le cerveau, le corps, le comportement personnel et la communauté.”

Des stratégies holistiques pour prévenir la criminalité

Dans une deuxième déclaration, Mgr Gabriele Caccia a mis l'accent sur la prévention et la lutte contre la criminalité qui, selon lui, touche de manière disproportionnée les populations vulnérables.

«La pauvreté, a-t-il dit, le manque d'éducation et le chômage sont des facteurs de risque majeurs qui conduisent à la criminalité. C'est la raison pour laquelle le Saint-Siège plaide en faveur de stratégies de prévention holistiques comprenant une éducation de qualité, des normes de travail équitables et un soutien solide aux familles».

Trafic d'organes et abus d'enfants en ligne

Le nonce a fait part de la préoccupation particulière du Saint-Siège concernant la traite des personnes à des fins de prélèvement d'organes ainsi que le trafic d'organes humains. À cet égard, il a rappelé que le don d'organes doit toujours être volontaire et conforme à l'éthique. Il a également mis l'accent sur le problème croissant de la maltraitance des enfants en ligne, qui dépasse les frontières nationales.

Tout en appelant à un renforcement des mesures législatives et répressives contre ces crimes, Mgr Caccia a insisté sur le fait que les systèmes judiciaires doivent se concentrer sur la réhabilitation plutôt que sur la punition. Il a rappelé l'appel du Pape François aux juges pour qu'ils exercent «une justice empathique», c'est-à-dire «attentive aux plus petits et à leur intégration».

Les conditions de détention doivent également respecter la dignité des personnes détenues, a-t-il ajouté, car les conditions difficiles contribuent aux suicides dans les prisons. «Sans réhabilitation, la justice ne peut être ni fructueuse ni vraiment juste», a conclu Mgr Caccia.


Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

08 octobre 2024, 15:32