La Collecte pour la Terre Sainte, ressource vitale pour renaître des cendres de la guerre
Delphine Allaire – Cité du Vatican
La paix dans le monde passe par Jérusalem. En réponse au cri de souffrances provenant de la Terre Sainte meurtrie par des mois de «larmes, désespoir et destruction», le préfet du dicastère en charge des Églises orientales a fait part aux Églises particulières de l’appel de l’Église universelle à en soutenir ses habitants, plus que jamais cette année, grâce à la Collecta pro Locis Sanctis -Collecte pour la Terre Sainte, née de la volonté des Papes de maintenir un lien fort entre les chrétiens du monde et les Lieux Saints.
Citant les paroles d’espérance écrites par le Pape François dans sa lettre aux catholiques du Proche-Orient à l’occasion du premier anniversaire de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2024, le cardinal Gugerotti décrit les habitants de la Terre Sainte comme «un petit troupeau sans défense, assoiffé de paix».
«Une ressource incontournable»
Avant la commémoration du Vendredi Saint, jour dévolu dans les paroisses à la quête pour la Terre Sainte, le dicastère pour les Églises orientales souhaite mobiliser chaque diocèse catholique «à aider la vie à renaitre le plus concrètement possible» sur place. «Un devoir», assure son préfet avec détermination, conscient qu’en cette année 2025 la Collecte est devenue «une ressource incontournable». Après la pandémie et l’interruption quasi-complète des pèlerinages et leur cascade d’activités connexes, beaucoup de chrétiens ont été contraints à l’exil. Puis, le cycle infernal de la guerre est venu alourdir un contexte en proie à de grandes difficultés économiques et sociales. La situation d’urgence dans les écoles de Terre Sainte est particulièrement suivie par le Saint-Siège, à travers le Patriarcat latin de Jérusalem, la Custodie, ainsi que d'autres églises et instituts religieux engagés dans l'éducation des jeunes. Le dicastère pour les Églises orientales salue l’engagement des frères lassalliens à l’université de Bethléem, où plus de 3 000 jeunes sont formés à l’infatigable construction de la paix.
«Tous, à commencer par les enfants, ont le droit de vivre en paix et de retrouver leurs maisons et leurs écoles, de jouer ensemble sans avoir la peur de revoir le sourire satanique de la mort», relève le cardinal Gugerotti dans cet appel. Le préfet salue les florissantes initiatives pastorales déjà existantes et qu’il s’agit de soutenir comme les paroisses, écoles, hôpitaux, maisons pour personnes âgées, centres d’assistance aux migrants, aux personnes déplacées et aux réfugiés. Chacun de ces lieux doit être encouragé dans sa mission, selon le vœu originel de Paul VI, instituant la Collecte pour les Lieux saints le 25 mars 1974 par l’exhortation apostolique Nobis in animo (les besoins de l’Église en Terre Sainte), dix ans après son pèlerinage historique en Terre Sainte.
Une priorité pastorale
«Si nous voulons renforcer la Terre Sainte et assurer le contact vivant avec les Lieux saints, il faut soutenir les communautés chrétiennes qui, dans leur variété, offrent à Dieu-avec-nous leur louange éternelle, aussi en notre nom. Mais pour que cela se produise, nous avons absolument besoin du don généreux de vos communautés», assure encore le cardinal Gugerotti, invitant ses frères évêques à se faire «apôtres persuasifs de cet engagement». La Collecte est selon lui une priorité pastorale, car elle met en jeu «la survie de cette précieuse présence qui remonte directement à l’époque de Jésus.»
En cette Année de grâces jubilaires, le dicastère pour les Églises orientales invite chacun à un soutien concret comme, aider une famille en difficulté, accompagner un enfant sur son chemin vers l'avenir, garantir l'assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées, soutenir la formation des prêtres et des religieux, contribuer à la préservation des lieux saints.
La Custodie de Terre Sainte, gardienne des Lieux Saints depuis sept siècles, reçoit 65% du produit de la collecte, tandis que les 35% restants sont distribués par le dicastère pour les Églises orientales.
Le cardinal exhorte enfin à que les Églises ne promeuvent pas de collectes parallèles dans le même but, afin de ne pas compromettre la signification et l’efficacité de votre charité, initiative universelle du Successeur de Pierre, l’Evêque de Rome. Le fruit de la collecte pourra être remis directement au dicastère pour les Églises orientales par les Commissariats de Terre Sainte des différents pays. «Nous attendons qu’aucune communauté ne considère cette ‘’liturgie’’, comme elle était appelée auparavant, comme quelque chose qui ne la concernerait pas», précise enfin le cardinal Gugerotti, assurant aux évêques la bénédiction du Pape: «Dieu n’oubliera pas, en particulier en cette année jubilaire de l’espérance, ceux qui auront été témoins de sa Providence et se feront les instruments de sa paix. Nos chrétiens de ces terres vous attendent.»
Géographie de la collecte
Les territoires mentionnés dans le récit de l'histoire du salut des Saintes Écritures, qui bénéficient, sous diverses formes, du soutien de la Collecte, sont les suivants: Jérusalem, la Palestine, Israël, la Jordanie, Chypre, la Syrie, le Liban, l'Égypte, l'Éthiopie, l'Érythrée, la Turquie, l'Iran et l'Irak.
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