Jubilé: «La miséricorde de Dieu ouvre à l’espérance d'une vie nouvelle»
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican
«Ils seront des missionnaires de la miséricorde car ils se feront auprès de tous l’instrument d’une rencontre riche en humanité, source de libération, lourde de responsabilité afin de dépasser les obstacles à la reprise de la vie nouvelle du Baptême». Le Pape François dans la bulle d’indiction du Jubilé de la miséricorde en 2016 avait décidé d’instituer des «missionnaires de la miséricorde», des prêtres témoins privilégiés de l'amour de Dieu.
Du 28 au 30 mars, plus de 500 d’entre eux participent au sixième grand événement jubilaire qui leur est dédié. Parmi eux, le père Vincent Bedon, vicaire dans la paroisse de Saint-Louis d’Antin à Paris, et aumônier national des gens du voyage. En 2016, il faisait partie des équipes missionnaires itinérantes de la communauté de l'Emmanuel, et organisait des soirées autour de la miséricorde. D’où l’idée de se proposer pour être institué parmi les premiers missionnaires de la miséricorde.
Un apostolat autour de la réconciliation
Depuis près d’une dizaine d’années, le père Bedon s’efforce d'être «à la demande du Pape François, un meilleur témoin de la miséricorde de Dieu, en manifestant la maternité de l'Église». Un témoignage qui passe inévitablement par le sacrement de réconciliation donné presque en continu à Saint-Louis d’Antin. «On ne confesse pas sept ou huit heures par semaine comme dans les paroisses habituelles, mais 165 heures», explique-t-il.
Pour lui, la miséricorde reçue lors du sacrement de réconciliation est intrinsèquement lié à l’espérance, car «le pardon, c'est une renaissance et renaître c'est plein d'espoir». Ordonné en 1995, cela fait plus de trente ans que le père Bedon dispense le pardon de Dieu, et plus encore comme missionnaire de la miséricorde depuis neuf ans. «On voit des gens qui pleurent, on voit des gens bouleversés, on voit des gens qui repartent avec un grand sourire. C'est très consolant pour les prêtres que nous sommes de voir le bien que fait ce don de la miséricorde», témoigne-t-il.
Le manque de connaissance
Mais il ne s’agit pas seulement de confesser, il s’agit aussi de faire connaître l’immense miséricorde de Dieu. Et l’apostolat de missionnaire de la miséricorde est parfois mal connu, voire ignoré. En mission dans trois diocèses français différents depuis 2016, le père Bedon en témoigne: «Parfois ça n'intéressait pas l'évêque du lieu qui préférait que je ne fasse pas état de cette mission».
Désormais dans sa paroisse parisienne, le vicaire a de nombreuses idées pour promouvoir la miséricorde. Il veut notamment organiser une fête des confesseurs de l’Église, «en mettant à l’honneur certains grands confesseurs comme le curé d'Ars, comme Padre Pio et beaucoup d'autres».
Une fraternité nouvelle à Paris
Petit à petit, le ministère spécifique voulu par le Pape François s'installe dans le paysage ecclésial. Ainsi, depuis son arrivée à la tête du diocèse de Paris, Mgr Laurent Ulrich à Paris a nommé des missionnaires de la miséricorde dans les différentes basiliques de la capitale. Outre cela, une pénitencerie est en cours de création dans le diocèse, c’est-à-dire une équipe chargée de la formation des prêtres. «L’objectif est de trouver des idées pour qu'ils soient de meilleurs confesseurs mais aussi pour trouver des voies éventuelles de renouvellement au sein de l'exercice de ce ministère», explique le père Bedon, qui évoque un «service exigeant».
À cette équipe, le doyen des missionnaires de la miséricorde de Paris sera chargé de partager son expérience jubilaire à Rome, dans une fraternité «toute neuve, qui vient de se relancer».
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