L'Église du Cap-Vert prépare le Jubilé des 500 ans d'évangélisation
Dulce Araujo - Cité du Vatican
Cinq siècles d’histoire
Le premier évêque nommé à la tête du diocèse fut Monseigneur Braz Neto, à l'époque ambassadeur du Portugal à Rome. Mais lui et plusieurs de ses successeurs n'ont jamais mis les pieds sur l'archipel. Cependant, l'évangélisation des îles - confiée, dès la découverte de l'archipel en 1460, à l'Ordre du Christ - s'est poursuivie tout au long de son histoire, et le pays a eu son premier évêque autochtone, le spiritain Paulino do Livramento, à Évora en 1975, année où le Cap-Vert est devenu indépendant du Portugal.
Le diocèse de Santiago est resté le seul du pays jusqu'au 14 novembre 2003, date à laquelle le pape Jean-Paul II a créé le diocèse de Mindelo, dont l'évêque actuel est Monseigneur Ildo Fortes. Le premier évêque de Mindelo était l’actuel évêque de Santiago, le cardinal Arlindo Gomes Furtado.
Ainsi donc, le diocèse de Santiago fêtera en 2033, les 500 ans de sa fondation, et le diocèse de Mindelo, ses 30 ans d’existence. Un Jubilé que l'Église du Cap-Vert prépare déjà dix ans à l'avance. Cette préparation, explique le cardinal Arlindo Furtado, se déroulera en trois étapes: recherche et vulgarisation de la connaissance de l'histoire de l'Église au Cap-Vert, consolidation de cette histoire dans le contexte actuel et projection dans le futur.
Le fils bien-aimé de la Vierge de Luján
La figure de Manuel da Costa dos Ríos est bien connue au Cap-Vert, et bien au-delà, notamment en Argentine où son histoire est liée à la sainte patronne du pays, Notre-Dame de Luján. Manuel serait arrivé au Cap-Vert en provenance de la côte ouest de l'Afrique comme esclave. Là, il a été baptisé, puis vendu parmi un groupe d'Africains réduits en esclavage. Du Cap-Vert, il est arrivé à Pernambuco au Brésil, d'où il a été emmené dans la capitale argentine, Buenos Aires. C’est lors de son baptême qu’il reçut le nom chrétien de Manuel. A ce nom s'ajouta, comme l’exigeait la coutume à l'époque, le lieu de naissance. Il s'appelait ainsi Manuel Costa dos Ríos.
En Argentine, son «maître» était le capitaine Bernabé Gonzáles Filiano Oramas, qui lui confia la tâche exclusive de prendre soin de l'image de la Vierge de Luján; tâche que Manuel remplit fidèlement dans la ville de Luján, près de Buenos Aires, pendant 56 ans, jusqu'à sa mort en 1686. Pour cette raison, Manuel s'est toujours considéré comme appartenant à la Vierge, qu’il invoquait constamment comme sa «Maîtresse» et sa «Dame», et à personne d'autre. Il manifestait son tendre amour pour la Vierge Immaculée à travers le fidèle ministère de son service en tant qu'humble sacristain.
Cause de béatification
Au milieu des années 1990, une commission a été formée en Argentine, composée de religieux, d'historiens et d'autres experts, pour examiner la cause de Manuel da Costa dos Ríos. Le processus est encore dans la phase diocésaine, dépendant de l'archidiocèse de Buenos Aires. Jusqu'à présent, il a seulement été demandé à l'Église du Cap-Vert si elle possédait des informations historiques sur Manuel, demande à laquelle elle a répondu, ont expliqué le cardinal Arlindo et Monseigneur Ildo Fortes.
La visite ad Limina Apostolorum de la Conférence épiscopale, dont font partie les évêques du Cap-Vert, ainsi que ceux du Sénégal, de la Guinée Bissau et de la Mauritanie, s’est tenu du 10 au 18 octobre derniers.
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