Le cardinal Napier appelle à prier pour l'Afrique du Sud
L'Afrique du Sud est en proie à des émeutes et à des pillages massifs depuis plusieurs jours. Il s'agit des pires violences que le pays ait connues depuis l'avènement de la démocratie en 1994. Plus de 200 personnes sont mortes et plus de 1000 arrestations ont été effectuées alors que les forces de sécurité s'efforcent de rétablir l'ordre.
Les troubles ont commencé le 8 juillet, lorsque l'ancien président, Jacob Zuma, s'est rendu aux autorités pour purger une peine de 15 mois de prison pour outrage à magistrat. Dans sa province natale du KwaZulu-Natal, les partisans de Zuma ont érigé des barrages routiers et brûlé des pneus et des véhicules sur les autoroutes en signe de protestation. Les protestations se sont étendues à d'autres régions, notamment dans la province de Gauteng, à Johannesburg et à Pretoria. Des foules ont pris pour cible des centres commerciaux, des usines et des entrepôts, brûlant certains d'entre eux et en pillant d'autres.
Alors que les opérations de nettoyage se poursuivent après les manifestations et que les autorités s'efforcent de rétablir l'ordre civil, l'impact des protestations est visible dans le pays qui a été durement touché par trois vagues de la pandémie de Covid-19 qui ont aggravé une situation socio-économique déjà difficile.
L'appel du Pape François
Lors de la prière de l'Angélus dimanche, le Pape François a lancé un appel aux politiques sud-africains, aux chefs de factions et aux personnes impliquées dans les violences pour qu'ils travaillent ensemble à la restauration de la paix. Le Saint-Père a également prié pour que le désir qui a guidé le peuple d'Afrique du Sud - la renaissance de l'harmonie entre tous ses enfants - ne soit jamais oublié.
«Avec les évêques du pays, a poursuivi François, je lance un appel sincère à toutes les personnes concernées pour qu'elles œuvrent en faveur de la paix et coopèrent avec les autorités pour fournir une assistance aux personnes dans le besoin».
Dans un entretien accordé à la section anglophone de Vatican News, le cardinal Wilfrid Fox Napier, archevêque émérite de Durban, évoque la situation de son pays à la lumière des récents troubles et de l'appel à la paix lancé par le Pape, auquel il exprime sa gratitude.
Une dévastation massive
Le calme semble être revenu, observe le cardinal, mais les rues sont encore marquées par les épisodes de violences et de pillages qui s’y sont déroulés. Il donne l’exemple d’un centre commercial situé à quelques pas de sa résidence, complètement ravagé par les pillards.
Les manifestations ont suscité de nouvelles inquiétudes quant à la pénurie de biens, en particulier chez les personnes pauvres. Beaucoup, dit-il, risquent de souffrir de la faim, voire de la famine, «à moins que l'aide n'arrive sous une forme ou une autre».
Le cardinal Napier déplore aussi le sort des pauvres, victimes de la «tragédie» de dirigeants qui ont laissé les intérêts égoïstes et partisans prévaloir sur l'intérêt du pays et qui, par conséquent, «sont prêts à sacrifier l'avenir du pays afin de se maintenir au pouvoir». «Ce qui est triste, c’est qu'après 3 décennies, nous ayons encore des gens qui ont des façons égoïstes de voir les choses et qui ne voient pas la communauté sud-africaine comme celle qu'ils servent».
Au milieu de cette situation difficile, les institutions de l'Église tentent de soulager les souffrances des pauvres et des personnes vulnérables, par le biais de diverses initiatives.
L’archevêque émérite de Durban demande avec insistance les prières de tous, afin que le pays puisse disposer des ressources nécessaires et se relever. Depuis l'année dernière, l'Afrique du Sud a perdu plus de 60 000 personnes à cause de la pandémie de Covid-19. Le pays est toujours aux prises avec une troisième vague du virus, dominée par le variant Delta, plus transmissible.
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