Nouvelle arrestation d’un prêtre au Nicaragua

La nouvelle provient d'un communiqué de presse du diocèse de Siuna. L'Eglise du Nicaragua confirme l'arrestation de Óscar Danilo Benavídez Tinoco, prêtre de l'église du Saint-Esprit située dans la municipalité de Mulukukú, au nord du Nicaragua. Selon les organisations de défense des droits de l'Homme, il a été enlevé de son véhicule puis arrêté par la police anti-émeute, après la célébration de la messe dominicale. Les raisons de son arrestation, ainsi que celle de deux autres prêtres catholiques, demeurent inconnues, précise le diocèse.

Selon les médias locaux, on ignorait initialement où se trouvait le père Benavídez, mais il a ensuite été localisé à la Direction de l'assistance judiciaire, plus connue sous le nom d'El Chipote, située dans la capitale Managua, à plus de 300 kilomètres du lieu de détention. Après avoir demandé aux autorités des informations sur la situation du prêtre, le diocèse a invité à prier pour le religieux, dont la seule mission, écrit-il, «est et a été de proclamer la bonne nouvelle de Jésus-Christ, qui est la Parole de vie et de salut pour tous».

Une guerre silencieuse contre l'Église

Face à ces arrestations de prêtres, le cardinal et archevêque de Tegucigalpa, Oscar Rodríguez Maradiaga, a dénoncé une «guerre silencieuse» contre l'Église au Nicaragua, lors de la messe dominicale à la veille de la solennité de l'Assomption. Selon les médias locaux, il a exprimé sa solidarité à la communauté catholique du pays. Pour le cardinal, l’Église est harcelée, une «persécution de Jésus», a-t-il ajouté.

Durant une réunuin spéciale, l'OEA, l'Organisation des États américains, a également lancé un appel au gouvernement Ortega à mettre fin à ces arrestations. À cette occasion, le représentant du Vatican Mgr Cruz Serrano, avait appelé à «une compréhension basée sur le respect et la confiance mutuelle», rappelant la préoccupation du Saint-Siège envers les chrétien du Nicaragua. 

L'évêque de Matagalpa toujours bloqué 

A Matagalpa, la situation demeure particulièrement difficile. Cela fait treize jours que l'évêque du diocèse, Mgr Rolando Álvarez, est assigné à résidence dans le presbytère, avec cinq prêtres, trois séminaristes et deux laïcs. L’ordre, donné par la police locale, découle d'une accusation selon laquelle le prélat aurait incité aux émeutes contre le régime sandiniste au cours de ses homélies. Dans un tweet publié le 11 août, Mgr Alvarez avait indiqué : «Nous sommes dans les mains de Dieu, nous voulons faire sa volonté et tout pour sa gloire».

Dimanche 14 août, dans une messe en ligne, il a invité les fidèles à la prière et l'adoration du Saint-Sacrement, exprimant son choix de résister à la violence avec les armes de la paix. Les arrestations des prêtres, et la situation de l'évêque s'ajoutent à la fermeture de huit stations de radio catholiques et à l'expulsion du Nicaragua des Missionnaires de la Charité, des religieuses fondées par Mère Teresa de Calcutta, qui ont trouvé asile au Costa Rica.