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Mgr Miguel Cabrejos Vidarte président de la Conférence épiscopale du Pérou le 28 juillet 2020 Mgr Miguel Cabrejos Vidarte président de la Conférence épiscopale du Pérou le 28 juillet 2020  

Pérou: les évêques plaident pour une solution urgente face à la crise

Dans le cadre de leur 123e Assemblée plénière, les évêques du Pérou se sont prononcés jeudi 18 août sur la crise politique actuelle qui affecte le pays. Ils exhortent tous les pouvoirs de l'État à s'engager dans le dialogue pour garantir une bonne gouvernance et le bien commun, et à chercher de toute urgence une issue à la profonde crise sociale et politique que traverse le Pérou.

Vatican News

Face à la dégradation de la situation sociopolitique et économique au Pérou, les évêques ont exprimé leur inquiétude lors d’un point de presse tenu le 18 août au siège de la Conférence épiscopale péruvienne, présidée par Mgr Miguel Cabrejos, également président du Conseil épiscopal latino-américain. Dans une déclaration, ils ont souligné «la profonde crise sociale et politique que traverse le pays, se manifestant par une lutte interne entre les pouvoirs exécutif et législatif, portant gravement atteinte à la démocratie et générant une plus grande division et un plus grand conflit, conduisant à une grave confrontation entre les Péruviens et pouvant mener à des niveaux de violence incontrôlables». Pour Mgr Cabrejos, il est «honteux et décevant» que le Pérou soit l'un des quatre pays ayant l'indice de perception de la corruption le plus élevé d'Amérique latine, selon le rapport Latinobarómetro de 2021.

Une situation qui affecte

Cette crise, a déclaré le prélat péruvien, englobe directement les actes de corruption dans les échelons supérieurs des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, ainsi que d'autres organes de l'État et secteurs de la société civile. Comme l'avait dit le Pape François lors de sa visite au Pérou en 2018, «la corruption est un cancer qui infecte tout», et a un impact sur le taux élevé de pauvreté, qui atteindra 27,5% de la population péruvienne en 2022. En outre, ont rappelé les évêques, la crise généralisée affecte des aspects fondamentaux de la vie tels que l'alimentation, l'éducation et l'interculturalité.

Promouvoir le développement humain intégral

Les évêques péruviens ont considéré que «le moment est venu de travailler ensemble et d'avancer vers un projet national, avec un engagement authentique pour le développement humain intégral de tous les Péruviens». Pour y parvenir, ont souligné les prélats, il est nécessaire de défendre les institutions démocratiques, et que les gouvernants respectent les gouvernés comme de véritables citoyens, en leur rendant compte de leur administration. Pour cette raison, «les citoyens ne méritent pas de voir les spectacles de confrontation entre les pouvoirs publics, en particulier l'exécutif et le législatif », car la confrontation permanente «approfondit leur délégitimation et les citoyens ne se sentent plus représentés par eux». 

Privilégier le dialogue

Mgr Miguel Cabrejos a ensuite souligné «qu'il est également nécessaire de s'orienter vers le bien commun, en dépassant une culture patrimoniale où le bien public n'est pas distingué du bien privé, où la chose publique est considérée comme une propriété personnelle». En ce sens, il est important d’avouer que «le dialogue démocratique responsable, respectueux et contraignant est le seul moyen de trouver une sortie de crise fondée sur un consensus solide», a indiqué la Conférence épiscopale péruvienne. Il est urgent de rechercher et d'établir des canaux efficaces d'articulation et de dialogue entre les pouvoirs exécutif, législatif, judiciaire et la société civile, en particulier pour les jeunes, afin de garantir la gouvernabilité et le bien commun.

Réformes politiques 

«Le consensus social appelle à une transition politique qui cherche de toute urgence une issue à la profonde crise actuelle, en donnant la priorité à la nécessaire réforme politique en cours afin de retrouver la crédibilité, la confiance et l'espoir», estiment les évêques. Par conséquent, les pasteurs ont appelé «tous les secteurs de la société civile à rechercher par des voies démocratiques le rétablissement de la paix au Pérou, en rejetant la violence comme moyen de résolution des conflits». Ils ont également invité les plus hautes autorités du pays à respecter la liberté de la presse, qui est l'un des piliers de la démocratie. 

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19 août 2022, 15:19