Attaque contre Trump: l'Église des États-Unis exhorte à dépasser les divisions
Deborah Castellano Lubov – Cité du Vatican
«Une chose que nous pouvons tous faire est de nous rappeler et de promouvoir la dignité de la personne humaine. Et de garder constamment à l'esprit le fait que même si quelqu'un n'est pas d'accord avec moi, il est toujours créé à l'image et à la ressemblance de Dieu...»
Dans une interview à Radio Vatican-Vatican News, Mgr Timothy Broglio, président de la conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB), a souligné ce point en réfléchissant à la tentative d'assassinat de l'ancien président américain Donald Trump lors d'un rassemblement électoral à Butler, en Pennsylvanie, ce samedi 13 juillet, qualifiant d'«horrible» l'événement qui s'est produit «dans ce qui est censé être une société démocratique».
L'agresseur présumé a été immédiatement abattu par des agents des services secrets. Un spectateur a été tué dans l'attaque et deux autres ont été blessés. Donald Trump a été transporté d'urgence dans un hôpital local pour une blessure par balle à l'oreille droite, avant d'être transporté par avion dans le New Jersey.
La tentative d'assassinat a été condamnée par le président Joe Biden, adversaire de Trump lors des prochaines élections, et par des dirigeants du monde entier. Depuis l'attentat, l'ancien président Trump semble bien aller, la balle lui ayant effleuré l'oreille. Il a officiellement nommé son colistier à la vice-présidence, J.D. Vance, alors que la convention nationale de la République se déroule cette semaine à Milwaukee, dans le Wisconsin.
Dans une déclaration publiée dimanche en fin de matinée, le Saint-Siège a exprimé sa «préoccupation face à un épisode de violence, qui blesse les personnes et la démocratie, causant des souffrances et des morts». Le Vatican s'est «uni à la prière des évêques américains pour l'Amérique, pour les victimes et pour la paix dans le pays, afin que les motifs des violents ne puissent jamais prévaloir...». Entretien avec Mgr Timothy Broglio, président de la conférence épiscopale des États-Unis. Il revient sur cet épisode et propose des paroles de foi et de consolation, notamment en regardant vers le Congrès eucharistique qui se tiendra prochainement aux États-Unis, nouvelle occasion de promouvoir la paix et la réconciliation.
Quelle a été votre réaction après cette attaque qui a frappé les États-Unis lors du rassemblement en Pennsylvanie?
J’ai été horrifié par le fait que la violence se produise dans ce qui est censé être une société démocratique, que nous ne soyons pas capables de nous parler les uns aux autres. Et de toute évidence, par cette personne qui n'allait pas bien, mais qui a tout de même réussi à attenter à la vie du président Trump. C'est très tragique.
Que peut-on faire pour prévenir ou empêcher ce genre de situation?
Je pense qu'il est évident qu'un expert devrait analyser ce qui pourrait être fait du point de vue de la sécurité. Mais je pense qu'une chose que nous pouvons tous faire est de nous rappeler et de promouvoir la dignité de la personne humaine. Et de garder constamment à l'esprit le fait que même si quelqu'un n'est pas d'accord avec moi, il ou elle est toujours créé(e) à l'image et à la ressemblance de Dieu. Il s'agit donc d'une dignité que je dois reconnaître et respecter. Je pense que si notre société, et je me limiterai à la société américaine, si nous étions plus conscients de cela, alors nous pourrions être en mesure de discuter en tant qu'êtres humains rationnels, des problèmes et des désaccords que nous avons, et peut-être arriver à des solutions. Mais il est tragique que le discours politique dans ce pays ait atteint un point où les gens ne font que se crier dessus et où il n'y a pas d'espace pour écouter l'autre. C'est une chose que le Pape François nous a constamment exhortés à reconnaître, cette dignité humaine fondamentale, et à la respecter de toutes les manières possibles.
En votre qualité de président de la conférence des évêques catholiques des États-Unis, que peuvent faire les évêques pour cultiver ce type de dialogue pacifique ou même de coexistence entre les Américains?
Nous pouvons tous, dans notre diocèse, promouvoir l'importance du dialogue et du respect de l'autre. Même notre engagement en faveur de la vie humaine repose sur cette notion que la personne humaine est digne de notre respect depuis sa conception jusqu'à sa mort. Nous devons être constants sur ce point. Notre congrès eucharistique commence ce mercredi 17 juillet. Ce sera une excellente occasion de promouvoir le dialogue et la réconciliation et de nous rappeler qu'en Jésus-Christ, nous trouvons notre salut et un moyen d'aller de l'avant. Il est évident qu'en la personne du Christ, nous trouvons un code de conduite et je pense que plus nous en ferons la promotion, mieux notre société se portera. Nous ne pouvons pas tout faire nous-mêmes, mais nous pouvons certainement jeter les bases et inciter ceux dont nous sommes responsables à promouvoir cette dignité et ce dialogue.
Et au lendemain de cette attaque visant l'ancien président Trump et qui a tué un père de famille innocent, quelle prière ou quels mots de réconfort avez-vous à offrir?
À la famille de l'homme qui a été tué, ma sympathie et mes condoléances et ma promesse d'une prière pour le repos de son âme. Et aussi à ceux qui ont été blessés, y compris l'ancien président Trump, un message de consolation et l'assurance de mes prières, et l'assurance des prières de tous les fidèles des États-Unis.
Cet événement tragique est vraiment un appel à l'action pour nous tous afin que nous mesurions notre discours et que nous avancions sur la voie de la paix et de la réconciliation et d'une évaluation honnête des différences politiques qui existent et de la manière dont nous pouvons travailler ensemble pour trouver des solutions.
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