Les évêques soudanais appellent au dialogue face à l'urgence humanitaire

Francesco Bartolini – Cité du Vatican

Lors de l'Angélus de dimanche dernier, le Pape François a imploré le Seigneur et rendu hommage aux victimes de tous les pays frappés par la guerre et la violence, y compris le Soudan, qui est en proie à des conflits aux quatre coins de ses grandes villes.

La crise humanitaire se poursuit à Khartoum, alors que les pourparlers entre les Forces soudanaises de soutien rapide (FSR) et les Forces armées, sous l'égide des États-Unis, se sont prolongés au cours des dernières semaines, sans que l'on constate de grands progrès.

Les experts estiment que cette situation est en partie due à la tentative d'assassinat par drone d'Abdel Fattah al-Burhan, chef militaire soudanais des FSR, lors de la cérémonie de remise des diplômes militaires le 31 juillet, qui a fait cinq morts.

 «Une situation épouvantable»

Dans une interview accordée à l'agence Fides, le père Biong Kwol Deng, du diocèse d'al-Ubayyid, a déclaré qu'il avait été contraint de quitter le pays, comme beaucoup d'autres membres de l'Église, en raison de la «situation épouvantable» qui règne dans la capitale et dans le reste du pays.

«J'ai dû m'installer à Djouba (la capitale du Soudan du Sud, ndlr)», a déclaré le père Kwol, secrétaire général adjoint de la Conférence des évêques soudanais. «Comme de nombreux membres de l'Église, nous avons dû quitter les endroits où nous nous trouvions au Soudan, parce qu'ils sont devenus trop dangereux, mais je reçois constamment des nouvelles», a-t-il ajouté.

Le Soudan du Sud a vu augmenter le nombre de migrants en provenance des régions soudanaises touchées par le conflit, à la recherche d'une assistance. «Malheureusement, tout est aggravé par des conditions extrêmes... il y a un manque d'eau, de nourriture et de médicaments au Soudan. Et c’est ce qui exacerbe la situation pour tous les réfugiés», a expliqué le père Kwol.

Bien qu'il s'agisse d'un défi, l'Église locale continue à faire des efforts pour intervenir en faveur des personnes déplacées dans les deux pays. Certains ont été contraints de retourner dans les régions qu'ils avaient fui à l'origine pour des raisons similaires.

Pourparlers de paix sous l'égide des États-Unis

Mercredi 14 août, les pourparlers de paix se tiendront à Genève sous l'égide des États-Unis. Suite aux pourparlers de paix de Djeddah qui se sont terminés sans accord, la participation du gouvernement soudanais et des Forces armées soudanaises n'a pas encore été confirmée. D'autres groupes soudanais, tels que le Mouvement populaire de libération du Soudan, ont contesté leur exclusion des pourparlers.