Mgr Edmond Djitangar, archevêque de N'djamena et président de la conférence des évêques du Tchad. Mgr Edmond Djitangar, archevêque de N'djamena et président de la conférence des évêques du Tchad. 

Les évêques tchadiens condamnent l’attaque contre les unités de l’armée

Dans un message adressé mercredi 30 octobre au président de la République, la Conférence épiscopale du Tchad a exprimé ses condoléances et sa consternation à tout le peuple tchadien pour l’attaque meurtrière ayant été perpétrée contre les unités de l’armée à Barkaram, causant de nombreux morts et blessés. "Des prières seront organisées samedi 2 novembre, dans les différentes églises pour les victimes", ont également indiqué les prélats.

Vatican News

Le bilan de l'assaut surprise, mené dans la nuit de dimanche au lundi 28 octobre contre une base militaire située sur l'île de Barkaram, dans la région du Lac Tchad, est "d'une quarantaine de morts et 37 blessés, dont le pronostic vital n'est pas engagé", a affirmé le premier ministre tchadien par intérim, Abderahim Bireme Hamid, au cours d'un point de presse fait à Ndjamena. Face à cette unième barbarie, les évêques du Tchad ont exprimé leur consternation et leur douleur, condamnant fermement ces actes d’extrême violence, ne cessant d’endeuiller les familles dans ce pays déjà préoccupé par plusieurs autres problèmes, entre autres les inondations récurrentes.

Proximité spirituelle des évêques du Tchad

 «Je lève les yeux vers le Seigneur, d’où le secours me viendra-t-il? Le secours me viendra du Seigneur qui a fait le ciel et la terre». C’est par ce passage du psaume 121 que les prélats tchadiens ont voulu exprimer leur condoléances à leur compatriotes, de façon particulière aux familles qui ont été endeuillées, priant «que le Seigneur, dans sa miséricorde accorde le repos éternel aux défunts, qu’il guérisse les blessés et console les familles endeuillées». Par la même occasion, les évêques ont décrété une journée de «prière pour les victimes, leurs familles et pour la paix dans [le] pays». Celle-ci sera organisée dans les différentes églises samedi 2 novembre 2024.


Une attaque de plus

L’assaut du 28 octobre dernier n’est pas la première. Les soldats tchadiens sont fréquemment ciblés par les attaques de Boko Haram dans cette région, vaste étendue d'eau et de marécage parsemée d'îlots, qui abrite les combattants du groupe jihadiste ou de sa branche dissidente, l'Etat Islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap, selon l'acronyme en anglais). En mars 2020, le groupe avait mené une offensive sanglante sur une autre base militaire de la région du lac Tchad, faisant une centaine de morts, les plus lourdes pertes jamais enregistrées par l'armée tchadienne. Décidé à en finir avec ce drame, l’armée tchadienne a initié lundi une opération visant à anéantir la capacité de nuisance de Boko Haram et ses alliés. «Il est question de traquer, de débusquer et d'anéantir la capacité de nuisance de Boko Haram et de ses affidés», avait déclaré le premier Ministre.


Un appel au soutien de la communauté internationale

Boko Haram a déjà fait des milliers des morts dans plus d’un pays ouest africains. L'insurrection de ce groupe islamique est apparue en 2009 au Nigeria, où elle a fait depuis, quelque 40.000 morts et plus de deux millions de déplacés. Difficile à contrecarrer du fait de la mobilité de ses combattants armés, ses insurrections se sont vite propagées dans les pays frontaliers.

Le chef de la diplomatie tchadienne, Abderaman Koulamallah, a renouvelé mercredi l'appel lancé par son pays à la Communauté internationale pour un soutien accru dans sa lutte contre ces combattants jihadistes, affirmant qu’«une action collective et déterminée est indispensable pour éradiquer ce mal qui menace la stabilité et le développement de toute la région». Notons qu’un deuil national de trois jours a été décrété par le président de la République depuis mardi, avec drapeaux en berne et interdiction des activités à caractère festif.


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31 octobre 2024, 13:38