François aux jeunes: la vie ne se passe pas «sur un écran, mais dans le monde»
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
C’est avec la jeunesse hongroise que le Pape avait rendez-vous au terme de la seconde journée de son voyage apostolique en Hongrie. Vers 16 heures, François est arrivé au Papp László Budapest Sportarena, le Palais de sports de la capitale, où près de 12 000 jeunes catholiques l’attendaient.
Après une allocution de Mgr Ferenc Palánki, évêque en charge de la pastorale des jeunes, des danses traditionnelles hongroises ont été exécutées devant le Souverain pontife, puis quatre jeunes ont proposé leur témoignage.
Avoir de grands objectifs de vie
Dans son discours, le Pape a parlé de Jésus, «l’Ami, le meilleur des amis, (…) le Frère, le meilleur des frères», celui qui «pardonne toujours, (…) prêt à nous relever à chaque chute». «Avec Lui, nous ne devons jamais avoir peur de marcher et d'avancer dans la vie», a-t-il assuré aux jeunes.
Le Christ ne vient brider personne, a-t-il poursuivi, mais il veut que ses disciples soient «des jeunes libres et en chemin, compagnons de route d'un Dieu qui écoute leurs besoins et qui est attentif à leurs rêves». «Il accepte leur désir d'atteindre les sommets», à condition qu’ils conduisent vers l’humilité. Le Seigneur «nous veut vivants, actifs, protagonistes. Et il ne dévalorise jamais nos attentes mais, au contraire, il élève la barre de nos désirs», a souligné le Saint-Père.
Sous le regard de Dieu, il s’agit donc pour les jeunes de «viser haut», sans mettre de côté ses talents ou ce qui habite son cœur. «Tu sens au fond du cœur que tu as une capacité qui peut faire grand bien? Sens-tu qu'il est bon d'aimer le Seigneur, de fonder une famille nombreuse, d'aider ceux qui sont dans le besoin? Ne pense pas que ce sont des désirs inaccessibles, mais investis dans les grands objectifs de la vie!», a encouragé François. L’important est aussi de ne jamais avancer seul mais «avec les autres, dans l'Église, dans la communauté, ensemble, en vivant des expériences communes». Et le Pape d’avertir: «Aujourd'hui, la tentation est grande de se contenter d'un téléphone portable et de quelques amis. Mais, même si c'est ce que beaucoup font, même si c'est ce que tu as envie de faire, ce n’est pas bon».
Cultiver le silence
Le Souverain pontife a aussi mis en garde contre les appels du monde à la vitesse, à la perfection, à la rapidité, «comme des machines», jusqu’à se retrouver «en panne d’essence», ne sachant plus quoi faire. Au contraire, il est essentiel de préserver le silence, «le terrain sur lequel on peut cultiver des relations bénéfiques, parce qu'il nous permet de confier à Jésus ce que nous vivons», d’entretenir sa vie spirituelle. «Mais le silence n'est pas fait pour rester collé aux téléphones portables et aux réseaux sociaux; non, s'il vous plaît: la vie est réelle, pas virtuelle, elle ne se passe pas sur un écran, mais dans le monde!», a lancé le Pape aux jeunes hongrois.
Le silence, a-t-il poursuivi, est «la porte de la prière», qui est elle-même «la porte de l’amour». «La prière est dialogue, elle est vie», a-t-il insisté en évoquant le musicien Franz Liszt qui mêlait prière et pratique de son instrument.
Être en vérité
Le Saint-Père a aussi invité les jeunes à ne pas craindre l’authenticité, qui passe par le partage de ses vulnérabilités. Autrement dit, «avoir le courage de la vérité, qui ne consiste pas à montrer que l'on n'a jamais peur, mais à s'ouvrir et à partager ses fragilités avec le Seigneur et avec les autres, sans cacher, sans déguiser, sans porter de masques». «Le Seigneur, comme nous le dit l'Évangile à chaque page, ne fait pas de grandes choses avec des personnes extraordinaires, mais avec des personnes vraies», a-t-il rappelé, une vérité creusée en nous par l’amour et l’Esprit Saint. «Et nous avons tellement besoin de personnes vraies aujourd'hui!»
Enfin cet appel du Pape à «aimer selon Jésus, c’est-à-dire à servir», en se préoccupant des besoins de l’Église et de la société. Pour les jeunes hongrois, il s’agit de ne pas se replier dans le confort tandis qu’à quelques kilomètres de leur pays, «la guerre et la souffrance sont à l'ordre du jour».
Nous sommes aimés et précieux
S’appuyant sur un passage de l’Évangile – celui de la multiplication des pains et des poissons –, François a invité à la confiance et au partage. «Voilà où mène la foi: à la liberté de donner, à l'enthousiasme du don, au dépassement des peurs, à l’implication! Mes amis, chacun de vous est précieux pour Jésus, et pour moi aussi!», s’est exclamé le Souverain pontife. «Rappelle-toi que personne ne peut prendre ta place dans l'histoire de l'Église et du monde: personne ne peut faire ce que tu es le seul à pouvoir faire. Aidons-nous donc mutuellement à croire que nous sommes aimés et précieux, que nous sommes faits pour de grandes choses», a-t-il souhaité à la fin de ce discours.
Les participants à cette rencontre ont ensuite récité la prière du Notre Père avec le Pape, avant de recevoir la bénédiction apostolique.
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