Le Pape appelle à ne pas oublier le peuple haïtien

Françoise Niamien - Cité du Vatican

«Je suis la situation dramatique en Haïti, où les violences se poursuivent à l'encontre de la population, obligée de fuir ses maisons pour chercher la sécurité ailleurs, à l'intérieur et à l'extérieur du pays», a déploré le Saint-Père après la récitation de l’Angélus devant de milliers de pèlerins rassemblés place Saint-Pierre. 

«N'oublions jamais nos frères et sœurs haïtiens» en proie à l’insécurité et à la violence de groupes armés qui contrôlent 80% de Port-au-Prince, la capitale, et des axes majeurs du pays. François appelle les fidèles à «prier pour que cesse toute forme de violence». Aussi, il exhorte la communauté internationale à «continuer à travailler pour construire la paix et la réconciliation dans le pays, en défendant toujours la dignité et les droits de tous».

Une situation de plus en plus déplorable

Selon un chiffre cité fin septembre par le Haut-Commissariat de l'Onu aux droits de l'homme, au moins 3.661 personnes ont été tuées depuis janvier 2024 en Haïti.
«La vague de violence et une situation humanitaire catastrophique ont forcé plus de 700.000 personnes, pour moitié des enfants, à fuir leur domicile pour trouver refuge ailleurs dans le pays» indiquait l’Organisation internationales pour les migrations (OIM).

De son côté Human Rights Watch a déclaré que «ce sont des centaines, voire des milliers, d’enfants en Haïti, poussés par la faim et la pauvreté, qui ont rejoint des groupes criminels, où ils sont contraints de participer à des activités illégales et sont confrontés à des abus».

Vers une solidarité internationale

Le Conseil de sécurité de l’Onu a donné en octobre 2023 son feu vert à l’envoi d’une Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMS) menée par le Kenya pour aider la police haïtienne.

Ainsi, le pays d'Afrique de l'Est à la tête de la mission multinationale visant à combattre les violences incontrôlables dans l'île caribéenne ravagée par le crime, a envoyé 400 policiers pour le moment. «Un autre contingent de 600 policiers devrait rejoindre début novembre la police kényane déjà stationnée en Haïti», a déclaré samedi 12 octobre le chef de la police kenyane Douglas Kanja.

Tout comme le Kenya, la Guinée, pays de l'Afrique de l'Ouest, a également manifesté sa volonté de contribuer à l’instauration de la paix et de la sécurité dans le pays caraïbéen, en envoyant 650 policiers et gendarmes sur place.