Photo d'illustration. Le Vatican vu du ciel par les carbiniers hélicoptéristes italiens, en septembre 2024. Photo d'illustration. Le Vatican vu du ciel par les carbiniers hélicoptéristes italiens, en septembre 2024.  (ANSA)

Le Pape veut une restructuration du système des retraites du Vatican

Dans une lettre adressée aux cardinaux, préfets et responsables des institutions de la Curie et des entités liées au Saint-Siège, François exige des «mesures urgentes» pour le système des retraites, dont la gestion est déjà au cœur de la réforme économique en cours. Actuellement, écrit-il, il n'est pas possible de garantir «l'accomplissement de l'obligation de retraite pour les générations futures», de sorte que «la sensibilité et la volonté de sacrifice sont nécessaires de la part de tous».

Salvatore Cernuzio - Cité du Vatican

Le Pape exige des «mesures structurelles urgentes, qui ne peuvent plus être reportées» pour le Fonds dédié retraite, afin d'atteindre la viabilité et d'assurer le paiement des générations futures, ce qu'il n'est actuellement pas en mesure de garantir à moyen terme. Le système génère au contraire un important «déficit».

Après la lettre du 16 septembre adressée à tous les cardinaux pour qu'ils collaborent à une mise en œuvre plus incisive de la réforme économique afin d'atteindre l'objectif du «déficit zéro», le Pape envoie une nouvelle lettre pour demander un effort supplémentaire et même quelques «sacrifices». Cette fois-ci François demande une restructuration du fonds dédié aux retraites. Déjà en mars 2024, François, par un Motu Proprio, avait modifié son règlement. Aujourd'hui, dans la lettre adressée au Collège des cardinaux, aux préfets et aux responsables des institutions curiales, des bureaux de la Curie romaine et des institutions liées au Saint-Siège, il demande une meilleure gestion de cette structure qui, depuis sa création, fait l’objet de la «préoccupation» des Papes et se trouve aujourd’hui au centre de la réforme économique. Ce que le Pape François a écrit dans la lettre susmentionnée en septembre a été l'un des principaux thèmes des Congrégations générales avant le Conclave.

Le cardinal Farrell, administrateur unique

Par ailleurs, dans la même missive - signée le 19 novembre mais rendue publique aujourd'hui - le Pape annonce la décision de nommer le cardinal Kevin Farrell - actuellement préfet du dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, Chambellan de la Sainte Église Romaine, président de la Commission pour les affaires confidentielles et du Comité d'investissement - comme administrateur unique du Fonds dédié aux retraites. Un choix, explique le Pape, qui représente en ce moment «un pas essentiel pour répondre aux défis que notre système de sécurité sociale devra affronter à l'avenir».

Des décisions et des sacrifices difficiles

Dans le document, François rappelle que la période actuelle est marquée par «des problèmes graves et complexes qui risquent de s'aggraver s'ils ne sont pas traités à temps». Des mesures urgentes sont donc nécessaires, et impliquent «des décisions pas faciles qui demanderont une sensibilité particulière, de la générosité et une volonté de sacrifice de la part de tous».

Études et analyses

Au fil du temps, certains se sont penchés sur la question et «ont été animés de manière responsable par le soucis d'assurer un modèle de sécurité sociale équitable au profit de la communauté au service du Saint-Siège et de l'État, et d'assumer la responsabilité morale de fournir des prestations dignes à ceux qui y ont droit, en fonction des ressources économiques disponibles», a souligné le Pape.

À cette fin, diverses études ont été réalisées, dont il ressort que «la gestion actuelle des retraites, compte tenu des actifs disponibles, génère un déficit important». D'autres analyses approfondies, menées par des experts indépendants, révèlent un autre fait, à savoir «un grave déséquilibre dans les perspectives du Fonds, dont l'ampleur tend à augmenter au fil du temps en l'absence d'intervention». En d'autres termes, souligne le Pape François, «cela signifie que le système actuel n'est pas en mesure de garantir à moyen terme l'accomplissement de l'obligation de retraite pour les générations futures».

L'équité entre les générations

Le Pape appelle donc à des «mesures structurelles urgentes», sans aucun report, pour assurer la viabilité du Fonds «dans le contexte plus général des ressources limitées dont dispose l'ensemble de l'organisation». En outre, il est urgent de mettre en place «une couverture appropriée des retraites pour les employés actuels et futurs, dans une perspective de justice et d'équité entre les différentes générations».

Un changement «nouveau et inévitable»

«Tout en appréciant la contribution réfléchie de ceux qui se sont occupés de cette délicate question au cours des dernières années, je crois maintenant qu'il est indispensable de traverser cette nouvelle phase, fondamentale pour la stabilité et le bien-être de notre communauté, avec empressement et unité de vue, afin que les interventions nécessaires puissent être mises en œuvre rapidement», écrit le pape François à la fin de la lettre. Il demande à tous une collaboration spéciale pour faciliter ce chemin de changement «nouveau et inéluctable».

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21 novembre 2024, 14:28