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Mgr Eugenio Arellano, président de la Conférence épiscopale équatorienne, évêque d'Esmeraldas Mgr Eugenio Arellano, président de la Conférence épiscopale équatorienne, évêque d'Esmeraldas  

Au Synode, Mgr Arellano lance un message d’espoir pour l'Équateur

Participant au Synode sur l'Amazonie, Mgr Eugenio Arellano Fernández, évêque d'Esmeraldas (Équateur), et président de la Conférence épiscopale équatorienne, expose ce qu’il attend de l’assemblée synodale. Il appelle également les Équatoriens à cultiver l’esprit de concorde et à croire en un avenir meilleur, à l’heure où le pays est traversé par un mouvement social d’ampleur inédite.

Sofia Lobos - Cité du Vatican

«Je demande à Dieu que de ce Synode émerge un message très clair», explique Mgr Arellano depuis le Vatican où se sont ouverts les travaux ce lundi. «Premièrement, la priorité de la valeur de la personne humaine devant toutes les richesses que peuvent donner l'industrie minière et l'exploitation des ressources naturelles. La vie de l'homme vaut plus que tout l'argent du monde».

«Le deuxième point est que nous trouvons des moyens abordables d'évangélisation, ajoute Mgr Arellano, c’est-à-dire  comment annoncer le Christ vivant aux habitants de l'Amazoniesachant que seule l'annonce de Jésus-Christ crée la communauté ; c’est précisément dans  la communauté que les personnes prennent conscience de leur propre dignité, qu’elles se sentent unies et capables de revendiquer et d’exiger leurs droits».

L'Équateur et l'inquiétant État d'exception

En outre, compte tenu de la situation compliquée en Équateur, où le gouvernement a déclaré l'État d’exception, le prélat décrit comment la population vit ce moment critique: «C’est une situation contenue et réprimée depuis longtemps. Le gouvernement équatorien précédent disposait de beaucoup d'argent pour réaliser des travaux pharaoniques et les gens disent qu'une grande partie de cet argent s’est perdu en cours de route à cause de la corruption», rapporte-t-il.

Gouvernement ruiné et alarme chez les citoyens

Ce que l’on voit en Équateur «est le résultat du passage d'un système un peu dictatorial de pensée unique à un gouvernement actuel plus permissif», par conséquent la population qui conteste et s'organise pour manifester, ce qu’il était impossible de faire auparavant.

«Et tout cela s’est joint à la situation de pénurie économique», ajoute l’évêque, soulignant que le gouvernement «est ruiné» et que s’il survit, «c'est grâce à l'action du Fonds monétaire international qui impose des conditions parfois humiliantes et très fortes pour les pays pauvres».

Retrait des subventions sur les ressources naturelles

L'une de ces «humiliations» a été le retrait des subventions sur les ressources naturelles, «une action pour laquelle la population n'était pas préparée et s’est affolée» selon Mgr Arellano.

L’évêque d’Esmeraldas adresse enfin un message d’espérance au peuple de son pays:  «Je crois que le peuple équatorien a une très grande vocation à la paix. Ce n'est pas un peuple violent, ses habitants sont pacifiques. Nous avons été entourés de guérillas, par le Pérou au nord et la Colombie au Sud, et nous n'avons jamais eu ces conflits sur notre territoire. Je dis aux Équatoriens de continuer d’aller de l’avant avec cet amour pour la paix, et qu’il se renforce chez nous et dans les familles. Je leur demande de garder espoir. Nous sommes vraiment très mal financièrement, nous devons tous nous serrer la ceinture, mais des temps meilleurs approchent, le meilleur est à venir», conclut le prélat.

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09 octobre 2019, 16:36