Le message du Pape au Forum mondial sur les réfugiés
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Dans son message, lu par le cardinal Pietro Parolin et adressé aux participants du Forum mondiale pour les réfugiés à Genève, François renouvelle son appel, exprimé à Marseille lors des "Rencontres Méditerranéennes" en septembre dernier, pour «un sursaut de conscience afin de prévenir un naufrage de civilisation».
114 millions de déplacés dans le monde
Des chefs d’Etat et de gouvernement, des ministres, des représentants d’organisations internationales et de la société civile sont réunis pendant deux jours dans la ville suisse pour participer au plus grand rassemblement international consacré à la question des réfugiés. Selon l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, le UNHCR, les conflits bouleversent la vie de 114 millions de personnes déracinées et apatrides, dont 36 millions de réfugiés. Une population qui a doublé au cours des sept dernières années selon Filippo Grandi, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés. Parallèlement, de nombreux États réduisent les budgets de l'aide humanitaire et du développement, et durcissent leur politique migratoire.
Conflit, pérsécution religieuse et changements climatiques
Avant de revenir sur les défis auxquels sont confrontés les réfugiés aujourd’hui, le cardinal Parolin a rappelé que «nous ne devrions jamais oublier que chacun devrait être libre de choisir d'émigrer ou non. Chacun doit avoir la possibilité de mener une vie digne dans son propre pays». Le secrétaire d’État du Saint-Siège a ensuite rappelé que 114 millions de personnes sont déplacées dans le monde aujourd’hui en raison de conflits, de violences et des persécutions «notamment sur la base de croyances religieuses, ainsi que des effets du changement climatique». Malgré des facteurs «de plus en plus complexes», François déplore le fait que les «réponses n’ont pas été à la hauteur de ces défis émergents et urgents». En conséquence, «nous continuons à pleurer les innombrables vies perdues sur terre et en mer alors qu'elles cherchaient une protection ou fuyaient un avenir sans espoir».
Garantir un rapatriement sécurisé et volontaire
«Protéger et sauver les vies humaines doit rester notre priorité absolue» a poursuivi le secrétaire d'Etat du Saint-Siège. Le Pape appelle à ne pas oublier les visages humains «de nos frères et sœurs» derrières les chiffres qui nous sont communiqués quotidiennement. Par conséquent, «le principe du rapatriement sécurisé et volontaire des personnes contraintes de fuir doit être strictement respecté» a martelé le cardinal Parolin, en précisant que «personne ne doit être rapatrié dans un pays où il risque d'être victime de graves violations des droits de l'homme, voire de mourir». Parallèlement, le Pape appelle à «créer des communautés prêtes et ouvertes pour accueillir, promouvoir, accompagner et intégrer ceux qui frappent à nos portes».
Les réfugiés ne sont pas des «objets d’assistance»
Le cardinal Parolin s’est ensuite arrêté sur le statut de réfugié, expliquant qu’il «ne doit pas être un simple octroi d'un statut, mais la reconnaissance d'une dignité humaine à part entière, donnée par Dieu». «Chaque individu mérite d'avoir un endroit où il peut se sentir chez lui» a-t-il poursuivi. «Cela signifie avoir de la nourriture, un accès aux soins de santé et à l'éducation, et un travail digne. Mais cela signifie aussi avoir un endroit où l'on est compris et inclus, aimé et soigné, où l'on peut participer et contribuer». Les réfugiés ne sont ainsi pas seulement des «objets d’assistance» mais des détenteurs de talents et de compétences qui «deviennent une ressource pour les communautés d'accueil». Il faut donc les intégrer dans la solution et les laisser «semer leurs graines là où ils vivent».
L’histoire appelle «à un sursaut de conscience»
Selon le Saint-Père, nous devons aujourd’hui choisir entre deux cultures: «soit la culture de l'humanité et de la fraternité, soit la culture de l'indifférence». Une décision «vitale» car faisant écho à son discours du 22 septembre dernier lors des «Rencontres Méditerranéennes» à Marseille, «l'histoire nous met au défi d’avoir un sursaut de conscience afin de prévenir le naufrage de la civilisation».
Le secrétaire d’État du Saint-Siège a conclu en souhaitant que le forum soit un modèle du «multilatéralisme adapté à notre époque», et qu’il fasse revivre «à la fois "l'esprit" et la "vision" de la Convention de 1951 sur les réfugiés, tout en saisissant l'occasion de réaffirmer les principes de fraternité, de solidarité et de non-refoulement par le biais d'une coopération internationale et d'un partage des charges accrus, allégeant ainsi la pression exercée sur les pays d'accueil des réfugiés».
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