Jubilé des malades: «Notre rôle, c’est d’ouvrir une fenêtre sur l’éternité»
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican
Un pèlerinage pour ceux qui d’habitude en organisent. Toute l’année, l’hospitalité Notre-Dame de Lourdes accueille les pèlerins dans le sanctuaire marial du sud de la France, un service effectué par des centaines de bénévoles qui viennent de plus de 90 pays différents. Un groupe d’environ 70 personnes de cette hospitalité participe du 5 au 6 avril au Jubilé des malades et du monde de la santé à Rome.
«Nous sommes les bras de Marie»
Un rendez-vous incontournable pour le président de l’hospitalité, Daniel Pezet car «la mission de l'hospitalité Notre-Dame de Lourdes, c'est l'accueil des pèlerins à Lourdes, et notamment des pèlerins malades». Venir à Rome, pour ce parisien désormais installé près du sanctuaire, c’est replonger dans l’espérance de la foi et dans la vie éternelle, promis par le message de Lourdes, afin d’en être témoins auprès des malades. «Par notre action, par notre sourire, par notre présence, on leur permet d'espérer, et d’ouvrir une fenêtre sur l’éternité», explique-t-il.
«Nous sommes les bras de Marie, les bras de Jésus pour eux. On prête nos regards, nos sourires pour les accueillir de notre mieux», témoigne Maider Urruty, originaire du pays basque, qui sert dans les piscines de Lourdes, des sortes de baignoires dans lesquelles les pèlerins sont immergés. Avec l’hospitalité, sa «seconde famille», elle est venue accomplir la démarche du jubilé «simplement en tant que pèlerin, en tant que catholique». À Lourdes, parmi les 3,2 millions de pèlerins comptés en 2024, certains ne sont pas croyants, assure-t-elle: «on accueille toute personne, de toute confession, même des gens qui ne croient en rien mais qui souvent sont en recherche d'espérance».
Une expérience confirmée par Helena Foy, une irlandaise de Dublin, également engagée depuis longtemps dans ce service. «Très souvent, les malades sont désespérés. Il faut essayer de leur donner un peu d'espoir et de leur dire: “même quand on est malade, on peut vivre normalement, on peut continuer“». Elle est très émue de venir à Rome pour la première fois, une manière de marquer également le 140e anniversaire de l’hospitalité Notre-Dame de Lourdes.
Renouveler cette «âme du service»
Venir comme pèlerin à Rome pour le Jubilé des malades? «Ça coulait de source», sourit Christiane Varachaud. Cette infirmière a ressenti comme un «appel» à servir les plus fragiles, à Lourdes mais aussi dans son travail. Désormais à la retraite, engagée dans la société de Saint-Vincent-de-Paul, elle ne manquerait pour rien au monde les séjours réguliers qu’elle effectue à Lourdes, depuis le poste de secours, au contact des personnes en quête spirituelle. «Le monde change mais je crois qu'au fond de notre cœur rien ne change», lance-t-elle, marquée par le nombre grandissant de personnes qui lui demandent de prier pour elles devant la grotte, ou de lui ramener de l’eau de Lourdes.
Accompagnant le groupe de pèlerins, le père Michel Daubanes, recteur du sanctuaire, souhaite que les hospitaliers en pèlerinage à Rome soient renforcés dans leur «âme du service», c’est-à-dire «leur disponibilité auprès des plus petits, pour leur permettre de vivre des temps qui sont des temps de foi, d'amitié, de spiritualité, de solidarité. Ces temps sont extrêmement précieux pour les personnes malades ou en situation de handicap mais tout autant pour ceux qui les assistent». Il se prépare pour les prochains mois qui seront chargés, les pèlerinages commençant dès ce samedi 5 avril avec la première des processions mariales de la saison à 21h depuis la grotte des apparitions.
En attendant de revenir à Lourdes pour leur service, les pèlerins de l'hospitalité participeront ce dimanche 6 avril à 10h30 à la messe sur la place Saint-Pierre pour ce septième grand événement jubilaire.
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